Les sagas

Les pays scandinaves étaient riches en contes, en poésie, en mythes et en légendes, mais il n’y a essentiellement que les œuvres islandaises qui sont parvenues jusqu’à nous. L’Islande a produit un corpus imposant d’œuvres littéraires très agréables à lire, en prose et en poésie. La prose inclut les « sagas » et les « livres ». Dans la poésie, il y a deux Eddas, un manuel pour les poètes et une collection de poèmes païens.

Les sagas

Le mot « saga » veut dire « narration ». Il y a des sagas sur les dieux païens, les chevaliers, les évêques et les rois, qu’ils aient été des personnages mythiques ou réels. Les sagas familiales racontent les luttes entre les familles vikings et les conséquences qui en découlaient. « Les sagas du Vinland » en font partie.

Il y a environ quarante sagas familiales. Parmi les plus connues, il y a « La saga de Njal » et « La saga d’Egil Skallagrimsson ». Les traductions vers l’anglais qui ont été faites au fil des ans ont été plus ou moins réussies. Des traductions plus fidèles au texte original ont cependant été publiées en 1997 en cinq volumes sous le titre, The Sagas of Icelanders [Les sagas des Islandais]. Quelques-unes de ces sagas, dont « Les sagas du Vinland », ont été publiées en format de poche en 2000 et nous en avons utilisé une partie dans la production de ce site. [NDT : la section française de ce site est une traduction du site anglais. Afin de nous assurer que les deux sites soient identiques, nous avons choisi de traduire les sagas de l’anglais vers le français, à partir du site anglais. Il existe des traductions françaises des sagas qui ont été produites par des chercheurs français de renom, Maurice Gravier et Régis Boyer. Elles datent de 1955 et 1987, respectivement. Ces traductions ont servi de textes de référence pour l’équipe de traduction des Grands Mystères de l’histoire canadienne.]

Les sagas ont des points en commun, dont un langage simple ainsi que des phrases courtes et directes. En général, l’action se situe « entre les lignes » et on n’y fait allusion que dans des courtes phrases, qui peuvent parfois faire rire le lecteur, même lorsque le sujet est assez sordide. Les sagas contiennent beaucoup de litotes [des figures de style qui consistent à en dire moins pour exprimer plus] :

[...]Puis Thormod a pris les pinces et retiré la flèche. Elle se terminait par un crochet et des morceaux de son cœur y étaient accrochés dont certains étaient rouges et d’autres, blancs. Lorsqu’il a vu cela, il a dit : « Le Roi nous a bien nourris. Il y a du gras autour de mon cœur. » Puis, il a vacillé et est mort.. [...]

« La saga d’Olaf le Saint », chapitre 234, p. 309 [247]

Les auteurs des sagas familiales sont inconnus. À l’origine, elles étaient probablement mémorisées et récitées devant un public. La plupart ont été notées au treizième siècle.

Les livres

Les « livres » étaient des ouvrages historiques dont le but était de consigner les évènements importants. Íslendigabók[Le livre des Islandais], écrit par Ári Fróði [Ari le Sage ou Ari le Savant] qui a vécu de 1068 à 1148, relate l’histoire de l’Islande depuis les premières colonies jusqu’aux années 1120.

Landnámabók [Le livre de la colonisation – littéralement, Le livre de la prise des terres] est un registre de la colonisation de l’Islande. On y retrouve le nom d’environ 430 chefs de famille et des domaines qu’ils ont revendiqués.

Snorri Sturluson, un chef islandais et un Gardien de la loi, qui a vécu de 1179 à 1241, était un écrivain prolifique et la majeure partie de son œuvre a survécu au temps. Heimskringla[La sphère du monde] raconte l’histoire des rois norvégiens à partir d’un passé ancien et mythique jusqu’à son époque.

Eddas

Snorri a également écrit un manuel pour les aspirants poètes, l’Edda. Pour montrer des exemples de ce qu’il considérait comme étant un bon travail d’écriture, Snorri y présentait des récits mythiques sur les dieux païens du panthéon scandinave qui se battaient contre des géants. Snorri cite des poèmes dont les héros sortaient d’un héritage poétique que les Islandais avaient en commun avec les peuples germaniques, tels Sigurd le Tueur de dragons qui, six cents ans plus tard, deviendra un personnage populaire dans les opéras du compositeur allemand, Richard Wagner. Plusieurs poèmes du premier Edda se retrouvent dans le second, L’Edda poétique. Ces deux volumes constituent la principale source de renseignements sur l’ancienne mythologie scandinave.

La poésie

La poésie était un art très respecté par les Scandinaves. L’homme idéal pouvait composer et réciter des poèmes dont certains étaient aussi simples et directs que les sagas familiales. Par contre, d’autres étaient complexes et allégoriques. Les rois et les chefs avaient des troubadours qui composaient des histoires pour les mettre en valeur.

Autres

Les autres œuvres littéraires islandaises d’importance incluent Voluspá [La prophétie de la sybille], Rígsþula [Le poème de Rig] et Hávamál[Le discours du très haut, Odin]. Voluspá est le récit de l’univers, de sa création à sa destruction. Rígsþula est une description de l’ordre social scandinave vu par un aristocrate. Hávamál contient des conseils sur le mode de vie, les formules magiques, les rituels et les runes. Il contient aussi des poèmes sur Odin. Vous retrouverez dans le site des extraits de chacune de ces œuvres. Cela vous permettra de mieux comprendre la façon dont les Vikings voyaient le monde.

Chapitres de livres