Les Aborigènes rencontrés au Vinland dans « La saga des Groenlandais »

Chapitre 6

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[...]Une fois le premier hiver terminé et l’été arrivé, ils ont découvert des indigènes. Un grand nombre d’hommes sont sortis des bois près du pâturage où était le bétail. Le taureau s’est mis à mugir bruyamment. Cela a effrayé les indigènes qui se sont sauvés avec leurs marchandises qui comprenaient des fourrures, de la zibeline et d’autres sortes de peaux. Ils sont partis vers la ferme de Karlsefni et ont tenté de pénétrer dans la maison, mais Karlsefni a fait défendre la porte. Aucun des deux groupes ne comprenait le langage de l’autre.

Les indigènes ont ensuite déposé leurs ballots par terre et les ont offerts. Ils offraient leurs marchandises et voulaient des armes en échange, mais Karlsefni a interdit aux hommes d’échanger des armes.

Il a cherché une solution en demandant aux femmes d’apporter du lait et des produits laitiers. Lorsqu’ils ont vu des produits, les indigènes ne voulaient plus se procurer que ces produits. Les affaires se sont conclues avec les indigènes emportant leurs achats dans leur estomac et laissant leurs ballots et les fourrures à Karlsefni et à ses compagnons. Puis, ils sont partis.

Karlsefni a ensuite fait bâtir une palissade solide pour se défendre. À cette époque, Gudrid, la femme de Karlsefni a donné naissance à un garçon nommé Snorri. Au début de leur deuxième hiver, ils ont eu une autre visite des indigènes, mais cette fois, ils étaient beaucoup plus nombreux et ils sont venus avec les mêmes marchandises que la première fois.

Karlsefni a parlé aux femmes : « Apportez la nourriture qui a été la plus appréciée la dernière fois et rien d’autre. »

Lorsque les indigènes ont vu cela, ils ont jeté leurs ballots par-dessus la palissade. Gudrid est restée à l’intérieur de la porte avec le berceau de son fils, Snorri. Une ombre est tombée sur le pas de la porte et une femme est entrée, plutôt courte et portant une tunique ajustée au corps et un châle sur sa tête et avec des cheveux roux. Elle avait la peau pâle et des yeux d’une grandeur telle qui n’avait encore jamais été vue chez un humain.

Elle est arrivée près de l’endroit où Gudrid était assise et a parlé : « Quel est ton nom? »

« Mon nom est Gudrid, quel est le tien? »

« Mon nom est Gudrid. » a dit l’autre femme.

Gudrid, la femme de Karlsefni, a ensuite indiqué avec sa main qu’elle pouvait s’asseoir à ses côtés, mais comme elle le faisait, il y a eu un grand bruit et la femme est disparue. À ce moment, un des indigènes a été tué par un des serviteurs de Karlsefni pour avoir tenté de prendre des armes et ils se sont rapidement sauvés, laissant les peaux et les marchandises derrière. Personne n’avait vu la femme, sauf Gudrid

« Nous devons nous préparer, dit Karlsefni, car je pense qu’ils vont revenir une troisième fois et cette fois ils seront plus hostiles et en plus grand nombre. Nous suivrons ce plan : dix hommes vont sortir et se faire voir au cap alors que le reste ira en forêt défricher une clairière pour notre bétail. Lorsque nous sortirons de la forêt pour livrer bataille, nous laisserons notre taureau marcher devant. »

À l’endroit où ils avaient décidé de leur faire bataille, il y avait de l’eau sur un côté et une forêt de l’autre. Ils ont suivi le plan fait par Karlsefni.

Les indigènes sont rapidement arrivés à l’endroit que Karlsefni avait envisagé pour la bataille. Ils se sont battus et un grand nombre d’indigènes ont été tués.

Un des hommes dans le groupe d’indigènes était grand et imposant et Karlsefni pensait qu’il devait être le chef.

Un des indigènes a ramassé une hache, l’a examinée et ensuite a visé un de ses compagnons et l’a frappé. Il a été tué sur le coup. L’homme qui était de grande taille a ramassé la hache, l’a examinée et l’a ensuite jetée aussi loin que possible dans la mer. Puis les indigènes se sont sauvés dans les bois et ils ne sont plus revenus.[…]

Source: Keneva Kunz, trans., "Les Aborigènes rencontrés au Vinland dans « La saga des Groenlandais » " in The Sagas of Icelanders: A Selection, preface by Jane Smiley, introduction by Robert Kellogg, (New York, London, Victoria (Australia), Toronto, Auckland: The Penguin Group, 2000), 636-652. Notes: Les traduction vers l’anglais ont initialement été publiées dans « The Complete Sagas of Icelanders » volumes I-V (quarante-neuf récits), Leifur Eiriksson Publishing, Ltd., Islande, 1997. [n.d.t. : la traduction des récits vers le français est signée par l’équipe de traduction des Grands Mystères de l’histoire canadienne.]

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