La ruine de Newport dans « Antiquities »

Cette structure particulière a attiré beaucoup d’attention dans le passé : elle a inspiré le Poète [Henry Wadsworth Longfellow, « Le squelette en armure » dans The Knickerbocker9 janvier 1841] et le Romancier [James Fenimore Cooper dans The Red Rover 1852, New York: Hurd & Houghton]; elle a captivé l’intérêt de l’Historien [professeur Carl Christian Rafn] – et pourtant, les nombreuses études qui ont été menées et les examens minutieux dont elle a fait l’objet n’ont pas réussi à nous éclairer sur le fond du problème et elle continuera donc à être connue sous le nom de « Old Stone Mill » [Le vieux moulin en pierres], nom qu’elle a porté jusqu’à maintenant et qu’elle continuera probablement de porter à l’avenir.

Depuis quinze ou vingt ans, il y a eu un renouveau d’intérêt sur la période précolombienne de l’histoire américaine, suivant certaines questions soulevées dans les publications de la Société royale des antiquaires de Copenhague, une institution qui compte parmi ses membres certains des hommes les plus savants de l’Europe et qui est reconnue pour l’excellence et la valeur de ses explorations et de ses découvertes historiques ainsi que pour la direction pertinente qu’elle a choisi de suivre dans ses recherches archéologiques, philosophiques et, au sens le plus large, ethnologiques. Dans le cours des échanges émanant de questions formulées par cette Société, j’ai posé la question suivante : si les Scandinaves avaient visité ce pays et s’ils avaient érigé des structures qui auraient servi de postes d’observation ou de fortifications, quels types d’édifices auraient-ils bâtis? […]

[…] J’ai reçu une description qui ne présentait ni ne suggérait une quelconque ressemblance avec la ruine de Newport. Cependant, pour bien remplir mes obligations, j’ai transmis cette description de la ruine accompagnée d’esquisses que j’ai commandées à monsieur F. Catherwood, représentant une vue de l’extérieur, de l’intérieur, une projection horizontale et une section verticale.[…]

[…] Bien que les esquisses de M. Catherwood répondent dans leur ensemble à l’objectif souhaité, elles ne sont pas aussi détaillées qu’on l’aurait voulu et les plus récentes, dessinées expressément pour ce travail, sont sans nul doute plus appropriées. […]

[…]La gravure ci-jointe, la plaque XV, faite à partir des esquisses de S. Eastman, un capitaine américain, saura fournir une idée plus précise de la structure que ne le pourrait une description écrite. […]

Il pourrait être logique de poser cette question : « Si cette structure existait lorsque les Anglais ont débarqué à Newport pour la première fois, ne l’auraient-ils pas remarqué et n’en auraient-ils pas fait mention? » On peut par ailleurs poser celle-ci : « Si elle a été construite par la suite, n’est-il pas vraisemblable de penser que quelqu’un aurait consigné une transaction si remarquable? » […] Peter Easton était un des premiers colons de Newport et il avait l’habitude de noter les évènements et les faits importants de la colonie. Il y a quelques années, j’ai fortuitement pris possession d’une partie de son journal personnel. En date de 1663, j’ai trouvé l’entrée suivante :

« Cette année, nous avons bâti notre premier moulin à vent ». […]

Il serait facile de rédiger des pages d’hypothèses sur elle [la tour], mais cela ne servirait à rien. Je crois qu’il est mieux de fournir tous les faits dignes de confiance et de laisser chacun arriver à ses propres conclusions. […]

Source: Dr. Thomas H. Webb, "La ruine de Newport dans « Antiquities »" in Information Respecting the History, Condition, and Prospects of the Indian Tribes of the United States, vol. 4, Henry R. Schoolcraft (Philadelphia: Lippincott, 1856), 151-155.

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