Leif Eiriksson dans « La saga des Groenlandais »

Chapitre 3

641

[...] Ils [Leif et son équipage] ont mis les voiles et ont profité de vents favorables jusqu’à ce qu’ils arrivent en vue du Groenland et de ses montagnes couronnées de neige.

Un membre de son équipage lui a alors demandé : « Pourquoi navigues-tu si près du vent? »

Leif a répondu : « Je fais attention à la route, mais il y a plus : est-ce que tu remarques quelque chose d’important? »

Les hommes ont répondu qu’ils ne voyaient rien de particulier.

« Je ne suis pas certain, a dit Leif, si je vois un bateau ou un récif. »

Puis ils l’ont vu et ils ont dit que c’était un récif. La vision de Leif était tellement meilleure que la leur qu’il pouvait distinguer des hommes sur le récif.

« Je veux nous amener très près dans le vent, a dit Leif, afin de les approcher; si ces hommes avaient besoin de notre aide, nous devons essayer de leur donner. S’ils s’avéraient hostiles, nous aurions tous les avantages et eux n’en auraient aucun. »

Ils ont réussi à naviguer près du récif et ils ont baissé la voile, jeté l’ancre et sorti une des deux barques qu’ils avaient emportées.

Leif a ensuite demandé qui était responsable du groupe.

L’homme qui a répondu a dit qu’il s’appelait Thorir et qu’il était d’origine norvégienne. « Et quel est ton nom? »

Leif lui a dit son nom.

Il lui a demandé : « Es-tu le fils d’Eirik le Rouge de Brattahlid? »

Leif dit qu’il l’était : « Maintenant je veux tous vous inviter, a-t-il dit, à monter à bord de mon bateau et à y apporter tous les biens que le bateau pourra transporter. »

Après qu’ils aient accepté cette offre, le bateau a navigué jusqu’à l’Eiriksfjord [...] Leif a secouru quinze hommes du récif. Après, il a été surnommé Leif le Chanceux.

Leif était maintenant très riche et respecté de tous. [...]

642

[...] Leif a ensuite dit à Thorvald : « Va au Vinland, mon frère, et prends mon bateau si tu le désires, mais avant que tu partes, je veux que le bateau retourne au récif pour aller chercher le bois que Thorir y a laissé. »

Et c’est ce qui a été fait.

Chapitre 6

646

[...]

Karlsefni a demandé à Leif de lui donner ses maisons au Vinland et Leif a dit qu’il lui prêterait les maisons mais ne les lui donnerait pas.

Chapitre 7

648

[...] Freydis Eiriksdottir, [...] est allée voir son frère Leif et lui a demandé de lui donner les maisons qu’il avait construites au Vinland. Il a répondu comme il l’avait fait auparavant qu’il prêterait les maisons mais ne les donnerait pas à personne. [...]

Chapitre 8

650

[...]

Leif a pris trois hommes parmi les compagnons de Freydis et les a forcés

651

sous la torture à dire la vérité sur les évènements, et leurs récits étaient identiques en tous points.

« Je ne suis pas celui qui fera subir à ma sœur Freydis le châtiment qu’elle mérite, a dit Leif, mais je prédis que ses descendants ne réussiront pas dans ce monde. »

Source: Keneva Kunz, trans., "Leif Eriksson dans « La saga des Groenlandais »" in The Sagas of Icelanders: A Selection, preface by Jane Smiley, introduction by Robert Kellogg, (New York, London, Victoria (Australia), Toronto, Auckland: The Penguin Group. , 2000), 636-652. Notes:

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