Personne ne connaît son nom: Klatsassin et la guerre de Chilcotin
   
 

Contexte

[ Prospecter pour trouver de l’or alluvionnaire en Colombie-Britannique, Hind, William George Richardson, 1833-1889, BCA PDP02612 ]

Le 13 mars 1862, un passager qui se rendait aux mines d’or est descendu du vapeur Brother Jonathan à Victoria et a amené la mort à des dizaines de milliers de personnes sur l’île de Vancouver et en Colombie-Britannique. Ce mineur avait la variole.

La variole se propageant facilement d’une personne à une autre, elle s’est rapidement répandue dans toute la ville ainsi que dans la capitale de la colonie continentale de Colombie-Britannique; puis, elle est arrivée dans les mines d’or de l’arrière-pays, y ayant été amenée par les mineurs. Elle s’est également propagée dans les campements d’autochtones aux lisières de la ville et les citoyens de Victoria ont alors ordonné aux Indiens de partir. Ils sont retournés dans leurs villages sur la côte, amenant avec eux la variole. Au moment où la maladie a manqué de nouvelles victimes, elle avait tué environ la moitié du peuple autochtone de la région, soit quelque 30 000 personnes.

Pendant ce temps, là-haut dans les mines d’or, en août de ce même été 1862, Billy Barker a défié la sagesse populaire et a foré un puits de 17 mètres (52 pieds) de profondeur dans l’ancien lit de la crique, près de ce qui allait devenir William’s Creek. Il y a découvert un des gisements d’or les plus riches de la colonie de Colombie-Britannique. Une nouvelle ruée vers l’or commençait, celle de Cariboo !

Contrairement à la ruée vers l’or du fleuve Fraser en 1858, celle de Cariboo se trouvait à des centaines de kilomètres du port maritime le plus près; la distance les séparant était entrecroisée de rivières turbulentes et des canyons profonds, parsemée de montagnes accidentées et morcelée par des forêts denses et des régions semi-désertiques desséchées.

Malgré cela, Barkerville s’est rapidement développée autour de la mine de Barker et, avec ses quelque 10 000 personnes dans les environs, elle est vite devenue plus peuplée que les capitales de la Colombie-Britannique et de l’île de Vancouver. Toute personne qui s’y rendait devait voyager à pied ou sur un animal de bât et transporter ses effets personnels sur son dos ou sur le dos de ses animaux de bât, ce qui signifiait des dépenses exorbitantes. À une époque où une personne gagnait 2,50 $ par jour à Victoria, une livre de farine coûtait 2,50 $ à Barkerville, une pelle coûtait 14 $ et une paire de bottes de caoutchouc, 35 $.

L’approvisionnement des mines posait un défi à la colonie, qui voulait avoir accès à cet or; c’est pourquoi une route devait être construite. Cependant, cette route devait traverser le territoire des populations autochtones indépendantes qui ne voyaient pas d’un bon oeil ce qui ressemblait à une invasion. Dans le cas de la route de Bute Inlet, la construction a conduit à une confrontation sanguinaire avec les Tsilhqot’in.

 
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