JOCELYN CLIFFORD REDPATH

Il y avait en lui une pureté cristalline qui évoquait le monde des anges; avec les passions, souvent indignes, et la mesquinerie de cette triste nature humaine déchue, il semblait n’avoir rien en commun. Ceux ayant le privilège d’entretenir avec lui une relation, ceux à qui il avait offert son amitié, les camarades d’université parmi lesquels il évoluait, tous, dirais-je, ressentaient instinctivement cette vérité.

À cela s’ajoutait cependant une « différence » : il ne se trouvait en lui pas une seule once de distance ou de détachement, ou quelque élément susceptible de mettre une personne mal à l’aise. Sa présence, rafraîchissante, dégageait la sérénité.

« Comme un jardin bien irrigué ». Les mots du Prophète semblent appropriés. Encore que même s’il nous était donné de nous promener dans le jardin et de trouver la joie au milieu de sa beauté et de ses parfums, l’on savait que quelque part dans les alentours se tenait un sanctuaire cloisonné, un jardin fermé. Sa beauté encore plus raffinée ne pouvait qu’être imaginée, puisque seul le Jardinier, qui l’avait semé et irrigué, en avait la clé.

Et parce que les bourgeons de choix qui y fleurissaient atteignirent rapidement la perfection, le Jardinier les cueillit hâtivement – ou les transplanta plutôt, de manière à ce qu’ils puissent contribuer à égayer le paradis de Dieu pour l’éternité.

(de l’une de ses cousines)

Sœur Mary Dominic

Abbaye de Syon,

à South Brent,

au Devonshire.

Source: Sister Mary Dominic, Jocelyn Clifford Redpath, n.d

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