LE DÉCOR

[ Redpath Mansion, front view ]

Inconnu, Redpath Sugar Museum, La maison Redpath et la maison David Morrice, laquelle est montrée sur la photographie, ont été dessinées par le même architecte, John James Browne. Cette architecture majestueuse, entourée de nombreux arbres matures et de pelouse verdoyante, était typique des manoirs du Square Mile

L’examen des lieux du passé nous permet de nous représenter mentalement l’existence quotidienne ainsi que les évènements hors du commun tels un meurtre ou un suicide. Il nous est possible de visiter des endroits qui ont résisté au passage du temps, et d’autres qui ont été détruits ou transformés au point de les rendre méconnaissables. À l’instar d’un romancier ou d’un dramaturge qui a fait usage de descriptions minutieuses pour donner un certain réalisme à son récit, les évènements historiques acquièrent une tangibilité bien plus importante lorsqu’on les resitue dans le décor qui les a accompagnés. Une visite des Plaines d’Abraham, dans la ville de Québec, par exemple, rend le récit de la Conquête de 1759 beaucoup plus concret qu’une description dans un livre. S’il est vrai qu’une image vaut mille mots, un lieu en vaut bien un million.

Les décors architecturaux de la tragédie de la famille Redpath sont d’importants témoins de la vie quotidienne à l’intérieur du Square Mile de Montréal. La demeure de la famille Redpath, au 1065 rue Sherbrooke, où les coups de feu ont été tirés, l’hôpital voisin, où Clifford a prétendument été transporté d’urgence, et de nombreux points de repère de Montréal, commandés et érigés par des donations de la famille Redpath, sont des exemples typiques de bâtiments de l’ère victorienne. Tous sans exception ont été conçus par des architectes de renom dont le pedigree et le savoir-faire conféraient un cachet considérable à l’identité de la famille et à l’image qu’elle projetait.