Christine Bertram, lettre à Tom Thomson, 3 août [1916?]

La Plaza [illisible]
3 août

Cher M. Thompson,

Je ne saurais vous dire à quel point vous m’avez fait une merveilleuse surprise et un réel bonheur en m’offrant gentiment ces deux esquisses que j’aimais tant. J’ai beaucoup apprécié voir vos toiles au Heliconian Club. Mme Long et Marion ont été toutes deux assez aimables et ont pourtant assez insisté pour me faire avouer lesquelles je préférais et je n’osais espérer que derrière tout cela se cachait votre aimable et généreuse pensée le temps a passé avant que je sache le plaisir qui m’attendait. sinon vous auriez eu de mes nouvelles bien avant aujourd’hui. J’ai été absente pour quelque temps [mais?] après bien des retards, Mme Long m’a retrouvée et m’a invitée à venir prendre le thé au Studio. Vous imaginez ma surprise quand elle m’a tendu le colis et m’a demandé de l’ouvrir. J’étais vraiment très émue. Mais je sais que vous ne voulez pas que je parle trop de votre bonté, mais je dois vous dire qu’un tel présent restera à jamais une source de joie à mes yeux.

Je ne ferai qu’une seule autre requête et c’est que vous veniez me voir dans ma petite maison pour que j’aie la chance de vous [?] un peu mieux personnellement et le privilège de faire quelque chose à [illisible] moment pour vous. Je n’ai pas eu de nouvelles d’Alex Jackson directement seulement par le biais de M. MacDonald. Je lui ai écrit après qu’il ait été blessé. Mais on me dit qu’il va très bien en dépit d’une raideur qui l’embête dans son bras, qui je l’espère pourra le garder loin de la zone de combat pour le reste de la guerre.

J’espère que vous n’avez pas un été trop pénible et que vous n’étiez pas dans cette communauté dévastée par les incendies. Ce fut de terribles nouvelles d’apprendre que de nombreuses personnes avaient perdu la vie et que ceux dont la vie avait été épargnée avaient vu leur maison ravagée. Les vieux pays semblent avoir été retournés sens dessus dessous. Mais nous gardons espoir que les choses vont s’arranger et que bientôt cette affreuse guerre prendra fin.

J’espère que vous vous portez bien et vous souhaite du succès dans toutes vos entreprises.

Votre sincère et reconnaissante amie,
Christine M. Bertram

Source: Library and Archives Canada/Bibliotheque et Archives Canada, MG30 D248 'Tom Thomson collection', Vol. 1 File 2, Christine Bertram, Lettre à Tom Thomson, ca. 3 août 1916

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