Dr. Slyder in "Arcadian Adventures with the Idle Rich"

« Qu’a dit le docteur au sujet de la condition de Fred? » demanda Tomlinson, une fois le serveur parti.

« Rien du tout, répondit Maman. Il dit qu’il doit rester très tranquille. Il l’a vu quelques minutes ce matin et a dit qu’il repasserait le voir plus tard dans la journée. Mais il a dit de veiller à ce que Fred demeure très tranquille. »

Évidemment! En d’autres mots, Fred s’était plaint d’à peu près les mêmes maux que le reste des patients du Dr Slyder de l’avenue Plutoria, et devait par conséquent être traité de la même manière. Le Dr Slyder, qui était le médecin le plus en vogue de la ville, passait tout son temps à aller et venir dans des automobiles quasi silencieuses, conseillant gravement aux gens de rester tranquilles. « Vous devez demeurer très tranquille pour un petit moment », énonçait-il dans un soupir, installé au chevet d’un malade. En tapotant ses gants dans le hall, à l’étage inférieur, il secouait la tête de manière fort imposante et déclarait : « Vous devez veiller à ce qu’il demeure très tranquille », avant de quitter les lieux, presque sans bruit. De cette façon, le Dr Slyder parvenait souvent à garder les gens tranquilles des semaines entières. C’était le seul remède qui lui était connu. Mais il suffisait amplement. Et comme ses patients ne souffraient d’absolument rien, ils guérissaient à tout coup et sa réputation était immense.

Il va sans dire que l’Alchimiste et sa femme étaient très impressionnés par le docteur. Ils n’avaient jamais eu connaissance de telles pratiques à Cahoga County, où la médecine se pratiquait à grand renfort de forceps, de pompes, de jets, d’atelles et autres instruments de violence.

Source: Stephen Leacock, Dr Slyder dans « Arcadian Adventures with the Idle Rich » (Toronto: Bell & Cockburn, 1914), 59-60

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