Personne ne connaît son nom: Klatsassin et la guerre de Chilcotin
   
 

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Voyage à la pointe de Bentinck Arm sur le vapeur Labouchere

The British Colonist, 19 août 1862

Le voyage de retour était aux antipodes du voyage sur le vapeur; nous n’étions que trois hommes blancs, Juan Ewers, Francisco Bilboas et moi-même dans un canoë du Nord, et deux concubines indiennes, qui avaient été abandonnées par leurs seigneurs à Bella Coola, une d’elle une grande créature masculine, avec des épaules de trois pieds de largeur et qui ronfle comme un homme, paresseuse comme un gros pourceau; l’autre faible et maladive : ceci étant notre équipage complet, et nous avons rapidement transbordé la paresseuse. Les vents étaient variables et souvent en amont, annulant ainsi tout effet d’une marée favorable, il pleuvait aussi énormément. À la plupart des lieux de camping nous étions certains de trouver les restes d’Indiens morts de la variole, ainsi que leurs effets personnels laissés là, sans doute, par les personnes qui avaient abandonné l’endroit, poursuivant leur chemin vers leur terre natale en direction du nord. Une fois un grain s’est levé subitement dans le bras de mer de Bentinck, et à trois reprises nous nous sommes retrouvés à la brunante sans aucun abri, mais nous avons réussi par deux fois à atteindre tard dans la nuit des baies profondes et, la troisième fois, sous un vent fort en amont, nous avons atteint vers minuit une magnifique plage de sable blanc, au nord de Comax Bluff. Je vais maintenant m’employer à donner une description fidèle du bras de mer de Bentinck et du chemin, selon ce que j’en ai vu et entendu dire par de nombreuses personnes qui en sont revenues.

La distance de Klemahaya, un petit refuge formé par trois îles du côté sud de l’entrée de Bentinck Inlet, à la tête du bras Nord, est selon moi de soixante milles; mais selon la carte d’Ocuble et son échelle, elle est de quatre-vingts milles, toutefois ses données doivent être prises cumgrano salis (avec un grain de sel). Nous avons campé à cet endroit deux jours à cause de la mauvaise température; il pleuvait, ventait, et la brume était toujours présente. Le premier endroit sécuritaire pour le passage des navires est Safety Cove, sur la rive nord, où Vancouver s’est ragréé après avoir fait naufrage sur le récif à l’entrée, puis Restoration Bay sur la rive sud; l’endroit suivant est une petite baie environ à mi-chemin vers le côté sud, où nous avons campé deux jours à cause de la pluie et du vent contraire; ici, nous avons trouvé les restes de trois Indiens Bella Bella – un s’était suicidé en se voyant atteint de la variole et les deux autres, des femmes, avaient été laissées là pour mourir. Il y a des endroits, des découpures de la côte et dans la fourche du sud du chenal Dean, où les navires pourraient jeter l’ancre, mais il y a des passages de dix et quinze milles sans aucun refuge et les marées sont fortes et les grains soudains et puissants.

Le premier établissement de Blancs sur le bras de mer est la distillerie de whisky de A. Wallace sur la berge nord à environ trois milles du village indien. Il est regrettable que le lieutenant Palmer n’ait pu s’y arrêter puisque je considère cet endroit le seul digne d’intérêt. Il y a une petite baie abritée, un plateau de grandeur considérable lequel, grâce à quelques replats bas, peut atteindre 100 à 150 acres. Il fait face au sud, la neige y fond tôt et la végétation y est abondante. M. Wallace cultive des pois verts, des pommes de terre, des oignons, des panais, des betteraves, des choux et plus encore, de croissance tout à fait saine. Il y a un autre bâtiment en bois, surnommé Constance House parce que, je présume, il est constamment vide et appelé à le demeurer, sur le même plateau qui appartient au capitaine McKay. Un magnifique torrent divise le plateau, assez puissant pour faire fonctionner un moulin de n’importe quelle force; on pourrait facilement y bâtir un barrage et M. Wallace m’assure qu’à environ un mille et demi plus haut se trouve le plus beau bois imaginable pouvant être acheminé par ce torrent. M. Wallace et M. Kenny sont les deux seuls hommes blancs que j’ai laissés là-bas. Il est vrai que si cet endroit était transformé en terminal de transport maritime, les biens auraient à être transportés par chaland sur une distance d’environ trois milles plus bas que le village indien, sur le site proposé pour la ville, là où ils prendraient le chemin de la rivière.

La prochaine maison est située un peu plus loin sur l’autre rive, une concession omnium gatherum (à multiples objectifs), pour protéger une force hydraulique où, m’a-t-on dit, il n’y a pas de bois. On y trouve également du même côté une cabane sans toit construite par M. Taylor, mais apparemment abandonnée; nous arrivons maintenant au taudis du capitaine Venable et, après, la maison qui appartiendrait à Barney Johnson, où j’ai laissé Henry Maddock et M. Sweet, qui étaient descendus des mines, mais pensaient y retourner. Le seul moyen de faire une route payante de chez Barney Johnson jusqu’au site de la ville est de construire un quai d’environ un mille et demi de longueur; faire sauter le roc perpendiculaire dont la base est lavée par la marée est hors de question. À partir du lieu projeté pour la ville, environ un demi mille carré, de l’endroit où les Indiens ont une parcelle de terrain pour leurs pommes de terre jusqu’à la partie supérieure du village, on compte environ trois milles, un torrent doit être traversé, sur des billots pour l’instant, mais un pont solide serait nécessaire pour la saison des crues. Dans le village du secteur supérieur jusqu’où la concession du capitaine Marley s’étend, des deux côtés de la rivière de la ligne du site de la ville, se trouvent deux hommes blancs, M. Taylor et M. McLeod, qui détiennent des concessions, m’a-t-on dit, pour des gens de Victoria; M. McGregor, qui s’est établi à cet endroit est parti pour les mines.

M. Ross, qui est revenu de son passage vers les mines et qui était auparavant associé à M. Wallace, a pensé s’établir sur le bord de la rivière à la traverse et y établir un traversier. Les Indiens semblent animés du désir de voir les Blancs s’établir parmi eux, mais par leurs manœuvres d’extorsion et leur mauvaise foi, font tout pour les faire fuir.

J’ai déjà fait une description du sentier entre Asinari et le village du secteur supérieur; c’est presque la même chose entre Noosloos et Asinari. J’ai débarqué à de nombreuses reprises du canoë à plusieurs endroits le long de la route et, bien que certains secteur se soient avérés être adéquats, le caractère général en est le même. En approchant du point de transbordement, le passage devient très rocailleuse et difficile rude, et il en est ainsi peu après la propriété de M. Spring et tout au long du sentier. Mais le sentier même bon serait inutile pour des besoins permanents, puisqu’une grande partie de celui-ci doit être inondé au cours de la saison de la crue. Le terrain plat est d’environ un mille de largeur à partir de la rivière jusqu’au pied des montagnes, et, je pense, commençant denovo (à nouveau), un bon sentier pourrait être fait plus près de la base en longs passages droits, raccourcissant considérablement le sentier tortueux existant. Dans mon prochain texte, je vous rapporterai ce que de nombreuses personnes m’ont raconté en revenant de ce sentier.

VIATOR.

(À suivre.)

Source: VIATOR, "Un voyage à l’embouchure de Bentinck Arm sur le vapeur Labouchere," British Colonist, 19 août 1862.

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