Personne ne connaît son nom: Klatsassin et la guerre de Chilcotin
   
 

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Réunion concernant le bras Bute

Le British Colonist,27 août 1862

Hier soir, environ 300 personnes se sont réunies au théâtre afin d’écouter la conférence de M. Wadddington au sujet de la route du bras de mer Bute et de ses avantages sur toutes les autres en tant que moyen de communication facile et économique avec les placers de Cariboo. La rencontre prévue pour 7 heures et demie, n’a débuté qu’à 8 heures, M. [Cochrane?] proposant alors M. Sproat comme président.

Une carte de l’itinéraire suggéré ainsi que d’une partie du fleuve Fraser et de la région du bras Bentinck était exposée sur l’estrade. M. Waddington s’est avancé sous de vifs applaudissements. Il a rappelé qu'on s’était moqué de lui la toute première fois qu’il avait déclaré croire à l’existence d’une passe dans les montagnes Cascades par laquelle un chemin praticable jusqu’aux mines pourrait être aménagé. M. McNeil, autrefois en poste pour la Compagnie de la Baie d’Hudson en amont du bras Bute, avait d’ailleurs favorisé cette croyance au moyen d'une description de ce qu’il y avait vu. Un article paru dans le journal, qui avait tourné en ridicule la déclaration de M. Waddington, avait piqué celui-ci au vif. Depuis, il avait organisé six expéditions avant que le projet auquel il pensait soit finalement approuvé et que l’existence d’un passage utilisable soit confirmé par M. Teideman. Puis, le conférencier a décrit la rivière Homathko et, avec l’aide de la carte, a commenté la topographie de la contrée entourant Alexandria, Cariboo, le bras Bute et d'autres secteurs. Tout le long du trajet, a-t-il expliqué, il y a amplement de fourrage et l’on ne rencontre seulement que deux montagnes, l’une de 800 pieds de hauteur et l’autre de 400 pieds, et deux lacs, dont un traversé en radeau par M. Teideman. Au lac Puntzi, le sentier de Bute croise celui du bras Bentinck. De là, il continue jusqu’à Alexandria, une distance de 90 milles, à travers une contrée qui ressemble plus à nos parcs anglais qu’à des étendues sauvages et où il n’y a pas assez d’eau [trois mots illisibles] le groupe a pris au retour une route plus courte et [illisible] qu’à l’aller. Il serait possible de tracer une piste de façon à rejoindre le Fraser soit au lac Mud, soit à Alexandria ou soit près des rivières Quesnel ou Swift; chaque endroit répondrait bien aux besoins. Le parcours totalise un peu plus de 200 milles. Alors que le transport par mulet, de Douglas au lac Mud, coûterait au moins 16 cents la livre, la chose serait faisable à partir de l’amont du bras Bute pour 8 cents la livre tout au plus, nécessitant seulement cinq chargements et déchargements par ce dernier chemin comparativement à 14 par celui du Fraser. M. Teideman a rapporté qu’il y avait de belles terres arables dans les Chilcotins, sur une plaine immense à seulement 240 pieds au dessus du niveau de la mer. M. Ogden, du fort Alexandria, aurait de plus raconté à notre orateur qu’il y a si peu de neige là-bas que les poneys de Cayoosh y survivent sans abris.

Pour en revenir au bras de mer, M. Waddington a expliqué que l’on trouvait un excellent port et un bon point d’ancrage pour vaisseaux de fort tonnage à l’embouchure de la rivière Homathko. Ce bras, « droit comme une cheminée » , est d’ailleurs toujours balayé par le vent dans un sens ou un autre.

Pour $220 000, il serait possible de construire une route pour chariots allant jusqu’à un point plus haut que la Quesnel. Toutefois, la partie la plus ardue, située au-delà de toute navigation possible, coûterait $50 000. Le restant de la piste pourrait être immédiatement ouverte pour le transport par caravanes. Une charte de cinq ans, avec le droit de percevoir un péage de 5 cents la livre de marchandises, serait obtenue du gouvernement. M. Waddington se proposait donc d’émettre 300 parts de $100 chacune afin de former une société qui bâtirait la portion difficile du trajet, le reste pouvant être construit plus rapidement. Pour sa peine et les dépenses déjà encourues, il ne demandait que 2% des titres vendus au total. Pour montrer sa confiance dans la réussite du projet, il souscrivait le montant de $5000.

Puis le conférencier a mentionné brièvement les avantages qui découleraient de l’adoption d’un tel itinéraire, en particulier les moyens de transport des marchandises aux mineurs et les bas prix des provisions qui en résulteraient. Il conclut en disant que si la route n’était pas ouverte, les gens ne méritaient pas d’avoir des mineurs dans le pays l’an prochain [une main d’applaudissements]. Seulement 15% du montant souscrit serait nécessaire avant le mois de février ou mars prochain; il espérait bien que les titres seraient tous vendus d’ici là. La charte donnerait aussi le droit à la société de choisir, le long de l’itinéraire, 10 stations ou villages de 10 acres chacun qui prendront immanquablement de la valeur.

Après que le public l’eut écouté avec une grande attention, M. Waddington se retira. À l’appel de son nom, M. C. B. Young se présenta à son tour pour condamner la route du bras Bentinck et recommander celle par le bras Bute. Afin de démontrer sa sincérité ainsi que sa foi en cette dernière, il acheta plusieurs titres et invita les autres à faire de même.

M. Waddington annonça que la liste serait disponible au bureau du capitaine Nagle et à la banque McDonald. Sur ce, la réunion se termina.

Source: "La réunion de Bute Inlet," The British Colonist, 27 août 1862.

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