Aurore - Le mystère de l'enfant martyre
   
 

Les procès

[ Palais de justice de Québec, Palais de justice de Québec en construction, vers 1885., ANQ, ANQ (Québec)  ]

Au mois d’avril 1920, devant la Cour du banc du roi du district judiciaire de Québec, deux procès criminels sont ouverts contre Télesphore Gagnon et sa femme, les auteurs soupçonnés des agressions et de la négligence ayant causé la mort d’Aurore Gagnon deux mois plus tôt. Grâce aux témoignages livrés par des membres de la famille Gagnon, par des voisins de Fortierville et par des experts médico-juridiques, nous pouvons connaître la nature des gestes violents portés contre Aurore par ses proches. Après la lecture de ces témoignages, nous pouvons tenter de répondre à deux de nos questions : qui et pourquoi? Qui est coupable dans l’affaire Gagnon : le père, la belle-mère, la famille élargie, le voisinage de par son inaction? Et pourquoi cette famille est-elle devenue «dysfonctionnelle» – pour employer un terme d’actualité – à un point tel que l’un de ses membres est devenu la victime de coups, de brûlures et d’autres agressions scandaleuses, dont la nature et la variété sont dévoilées devant le tribunal en avril 1920?

Les archives qui nous permettent de reconstituer les procès sont de différentes origines. D’une part, ce que l’on peut appeler les archives de première main, sont les documents produits par la cour, les dépositions et les témoignages. Ces documents sont généralement la reproduction intégrale de ce qui s’est dit à l’intérieur des murs du tribunal. Toutefois, dans le cas présent, il semble que le greffier n’ait pas très bien effectué son travail, puisque le juge s’en plaint à la suite du procès. D’autre part, les articles de journaux consacrés à l’affaire Gagnon sont un bon complément aux dépositions. Grâce à eux, nous pouvons connaître l’atmosphère qui règne au tribunal, la foule qui assiste aux procédures ainsi que ses réactions et celles des témoins.

Le procès de Marie-Anne Houde se tient du 13 au 21 avril 1920. Le juge Louis-Philippe Pelletier préside ce terme des «Assises». Marie-Anne Houde, tout comme son mari, doit subir son procès sous une accusation de meurtre. Le procès de son époux, Télesphore Gagnon, se déroule du 23 au 29 avril de la même année et le juge Pelletier est remplacé par le juge Joseph-Alfred Désy.

 
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