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Premier interrogatoire d'Angélique, audience de l'après-midi, 12 avril 1734.

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L'an Mil Sept Cent trante quatre, Le douze D'avril apres midi, Nous, Pierre Raimbault, Conseiller Du Roi, Lieutenant General Civil Et Criminel au Siege de la Jurisdiction Royalle de Montreal, Nous Etant transporté En la Chambre de la Geolle des prisons Royaux de Cette ville, avons fait ammener Devant Nous, la Negresse de la Demoiselle francheville, nomée Angelique prisoniere En Icelle, En vertu de notre ordonnance Du Jour d'hier a la Requeste du procureur Du Roi, La quelle apres Serment par Elle faite de dire verité a Eté par Nous Interrogé ainsi qu'il Ensuit.

Interrogé de son Nom, surnom, aage, qualité et Demeure.

A Dit se nommer Marie Joseph, aagé de vingt neuf ans, née en portugal

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Et qui a Eté vendu a un flaman qu'il L'a vendu a feu Sieur de francheville, Il y a Environ neuf ans, ou Elle a toujours demeuré depuis.

Interrogé Si C'est Elle qui, L'année derniere, a fui de Chez ledit Sieur de francheville Et s'est mis en Chemin de la Nouvelle angleterre avec Le nommé thibault.

A Dit qu'il n'y a pas plus de six semaine qu'elle s'en est allez avec Led thibault, qui se nomme Claude du nom de Butenne, qui Ne furent qu'a trante Lieue d'ici pour Se Rendre a la Nouvelle angleterre Et de la Dans Son pays de Portugal vis avis de Madere.

Interpellé de Nous Dire Si Elle n'a pas fait des Menaces a la veuve dudit feu de francheville De la faire Bruler Si Elle ne lui Donnait pas

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son congé.

A dit que non.

Interrogé Si le Jour de L'Incendie Elle ne dit pas a La Panis du Sieur de Berey que Sa Maitresse Et Elle ne Coucheraient pas Chez Elles.

A dit que non, Il faudrait qu'elle fut possedé du Diable Si Elle L'avait fait.

Interrogé Si Elle n'a pas dit a une personne qui lui faisait Reproche Qu'elle Etait La Cause de tant de perte, Et de L'incendie presante, qu'on verrait Bien autre Chose, qu'elle prit garde que Le Reste de la ville Brulerait.

A dit que Non et qu'au Contraire Ladite demoiselle veuve francheville

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Lui en faisant des Reproche, Comme Si s'etait Elle qui Eu mis Le feu a Sa maison, Elle Lui dit « Madame, quoique Je soit Mechante, Je ne Suis pas assez Malheureuse pour faire une action Comme Cella ».

Interpellé pourquoi, Lorsque Le feu Commensait a paraistre au toit de la maison de ladite veuve francheville, Elle empecha une Jeune fille du sieur desrivieres de Crier et advertir dudit feu la tirant par son tablier pendant qu'elle voullait l'aller dire a la ditte veuve francheville.

A dit que ladite petite fille avec La demoiselle de Couagne Estaient a Jouer Et qu'elle voullait les empecher

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De Courir dans La Boûe et les obliger a Sasouer [s'asseoir] Sur le pas de La porte.

Interrogé Si auparavant que Le feu ait paru au thoit de la maison dudit feu Sieur de francheville Elle n'avait pas porté a Boire Et a Mangé au pigeons.

A dit qu'elle n'y alla pas Seul que La demoiselle veuve de francheville y Etait avec elle apres La Messe de sept heure Et demie.

Interrogé Si Elle ne Monta pas au Grenier ou Etait les pigeons dans L'apres Diné.

A dit qu'elle n'y monta pas en tout.

Interrogé Si la nuit de L'incendie Elle n'avait pas Sur Elle une Couverte verte.

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A Dit que oui.

Lecture a Elle fait du presant Interrogatoire a Dit que ses Reponces Contienne verité y a persisté Et a Declaré ne Sçavoir Signé de Ce Interpellé.

[signé] P. Raimbault
[signé] C.Porlier
greffier

Source: Archives nationales du Québec, Centre de Montréal, Procedure Criminel contre Marie Joseph Angélique negresse — Incendiere, 1734, TL4 S1, 4136, Juridiction royale de Montréal, Premier interrogatoire d'Angélique, 12 avril 1734, 1-7.

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