Une critique du livre The Viking Explorers de Frederick J. Pohl, 1966

UN NOUVEAU LIVRE SUR LES VIKINGS

[Critique de] LES EXPLORATEURS VIKINGS
LEUR VIE, LEURS COUTUMES ET LEURS AUDACIEUSES EXPLORATIONS
ILLUSTRÉ DE PHOTOGRAPHIES, DESSINS ET
CARTES, INCLUANT LA CARTE CONSIDÉRÉE COMME ÉTANT LA PLUS ANCIENNE
DU NOUVEAU MONDE – LA CARTE DU VINLAND DE 1440 QUI SE TROUVE À
LA BIBLIOTHÈQUE DE L’UNIVERSITÉ YALE
PAR FREDERICK J. POHL

FREDERICK J. Pohl est un des auteurs américains contemporains les plus populaires sur le sujet des explorations précolombiennes. Parmi ses publications précédentes, on retrouve Lost America and Atlantic Voyages before Columbus. Son livre le plus récent, The Viking Explorers, est un récit passionnant et très agréable à lire qui traite des explorations des Scandinaves au Groenland et en Amérique du Nord au onzième siècle. L’auteur démontre un grand intérêt pour son sujet et retient l’attention du lecteur tout au long du livre. On perçoit le professeur d’anglais expérimenté par la présentation ordonnée du contenu.

Le livre décrit les voyages aux terres nouvellement découvertes que les Vikings appelaient Hel-luland, Markland et Vinland. Il formule aussi des hypothèses quant à l’endroit où ces terres seraient situées. L’auteur a étudié les sources écrites pendant des années (le Flateyarbók et le Hauks bók sont ses deux sources principales) et il conclut que le Vinland est fort probablement situé à Cape Cod. Une partie essentielle de ce nouveau livre contient des arguments pour supporter cette conclusion et cite des sources en appui.

Malheureusement, la preuve apportée par M. Pohl n’est pas convaincante.[…] une dépression rectangulaire trouvée à Cape Cod est censée être le plancher d’une maison datant de l’ère viking parce qu’on n’a trouvé aucun artefact de l’époque coloniale qui y serait associé!

Ce raisonnement rappelle l’histoire des deux chercheurs qui avaient décidé de prouver que toutes les corneilles sont noires. Au début, ils ont compté les corneilles noires, puis ils ont décidé de changer leur procédure et de noter tous les objets qui n’étaient pas noirs et qui n’étaient pas des corneilles. Après avoir comptabilisé plusieurs objets qui n’étaient pas noirs sans voir une seule corneille, ils ont décidé de conclure que toutes les corneilles étaient noires! Il est difficile d’accepter le même raisonnement de la part de M. Pohl, c’est-à-dire que le manque d’artefacts coloniaux sur un site peut y établir la présence des Scandinaves.

Source: Birgitta L. Wallace, "Un nouveau livre sur les Vikings ," Carnegie Magazine (31 mai 1966): 161.

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