La colonisation dans « La saga d’Egil »

Chapitre3

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Le roi Harald a hérité des titres de son père, Halfdan le Noir, et il a juré de ne pas se couper les cheveux ni de les peigner, aussi longtemps qu’il ne serait pas l'unique roi de Norvège. Il était surnommé « L’Ébouriffé ».* De longs récits racontent les guerres qu’il a menées contre les rois voisins de son territoire et comment il les a vaincus. Puis, il s’est approprié Oppland et s’est dirigé vers Trondheim au nord où il a gagné de nombreuses batailles jusqu’à ce qu'il ait le contrôle de tout le district de Trondheim. [...]
* Après l'unification de la Norvège, il a été surnommé Harald à la Belle Chevelure.

[...]Une fois les royaumes conquis, le roi Harald a gardé un œil vigilant sur les propriétaires terriens et les puissants fermiers et toute autre personne sujette à la rébellion; il leur donnait le choix d’entrer à son service ou de quitter le pays ou, sinon, la troisième éventualité était de s’exposer à de grandes souffrances ou d'être exécutés; certains ont perdu bras et jambes. Le roi Harald s'est approprié tous les domaines et toute la terre, habités ou non, même les lacs et la mer. Tous les fermiers sont devenus ses métayers et tous ceux qui travaillaient en forêt et séchaient le sel ou qui chassaient ou pêchaient devaient lui payer des impôts.

Chapitre4

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Plusieurs ont fui le pays pour échapper à sa tyrannie et ont colonisé des contrées inhabitées vers l’est à Jamtland et à Halsingland [provinces nordiques, aujourd’hui suédoises], et à l’ouest dans les Hébrides, dans le comté de Dublin en Irlande, en Normandie en France, à Caithness en Écosse, dans les îles Orcades, Shetland et Féroé. C’est à cette époque que l’Islande a été découverte.

Le roi Harald a organisé une vaste expédition, composée d’une flotte de bateaux de guerre et de troupes venues de partout dans le pays, puis il a quitté Trondheim vers le sud. Il avait entendu dire qu’une grande armée était réunie à Agder, Rogaland et Hordaland, et qu’elle regroupait des gens venant des régions intérieures et de Vik et qui avaient l’intention de défendre leurs terres contre lui. [...] Les armées se sont affrontées au Havrsfjord, au Rogaland, et ce fut la plus grande bataille que le roi Harald ait jamais livrée [...].

Chapitre9

- 17 -

Ce fut la dernière bataille du roi Harald en Norvège, car il n’a jamais plus rencontré de résistance par la suite et il a pris le contrôle de tout le pays. [...]

[...] Puis, Skallagrim a exploré le territoire des montagnes jusqu’aux rives, tous les marécages de Myrar jusqu’à Selaon (le lagon des phoques) et la terre jusqu’au champ de lave de Borgarhraun, et au sud jusqu’aux montagnes de Hafnarfjoll ainsi que toutes les terres traversées par des rivières jusqu'à la mer. Le printemps suivant, il amena son bateau au sud, dans la baie la plus proche où s’était échoué Kveldulf, y a bâti une ferme et l’a nommé Borg. Il a nommé le fjord et le district entier, Borgarfjord. [...] Skallagrim donna des terres aux membres de son équipage. Ani a reçu la terre entre les rivières Langa et Hafslaek et a vécu à Anabrækka; son fils se nommait Onund Sjnoi (Vue perçante). [...]

Chapitre28

- 47-48 -

Skallagrim a exploré les hautes terres du district, voyageant le long du Borgarfjord jusqu’à ce qu’il arrive à l’embouchure du fjord, puis il a suivi la côte ouest de la rivière, qu’il a nommée Hvita (rivière blanche) parce que lui et ses compagnons n’avaient jamais vu d'eau provenant d’un glacier et ils ont trouvé qu’elle avait une couleur spéciale. [...] Ils ont remarqué que chaque rivière regorgeait de poissons; puis, ils sont retournés à Borg.

Source: Bernard Scudder, trans., "La colonisation dans « La saga d'Egil »" in The Sagas of Icelanders: A Selection, preface by Jane Smiley, introduction by Robert Kellogg, (New York, London, Victoria (Australia), Toronto, Auckland: The Penguin Group, 2000), 3-184. Notes: Probablement par Snorri Sturluson vers 1220-1240 sur les évènements qui sont arrivés entre 850 et 1000. Snorri était un descendant d’Egil. Les traductions vers l’anglais ont initialement été publiées dans « The Complete Sagas of Icelanders » volumes I-V (quarante-neuf récits), Leifur Eiriksson Publishing, Ltd., Iceland, 1997.

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