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  Personne ne connat son nom: Klatsassin et la guerre de Chilcotin
   
 

Un rcit Tsilhqot’in de la variole

[ Illustration de la vrole, 1864, Une illustration de la vrole par les Pieds-Noirs dans un  Calendrier annuel des vnements  dessin sur une peau de bison. Cette illustration montre une attaque de la vrole en 1864., Unknown,   ]

par Henry Solomon avec Terry Glavin

Ces Blancs-l, ils avaient apport des couvertures qui appartenaient des personnes mortes de la variole, a racont Henry. Puis ils les emballaient et les vendaient aux Indiens, puis les Indiens, ils ne savaient pas et dormaient sur ces couvertures. Ils attrapaient rapidement la maladie et trs vite tout le camp tait malade. Trs rapidement, ma grand-mre et sa sœur ont t les seules survivre.

– Elle est reste avec les corps une semaine. Elle se souvenait trs bien et me racontait des histoires. Emelee, je crois qu’elle est plus vieille que ma grand-mre.

Galeen, de Catherine, et sa sœur Emelee, d’Emily. Galeen avait environ sept ans au moment de la variole et sa sœur Emelee avait un an ou deux de plus.

Et puis l’animal trange est apparu.

C’tait comme un lion, a racont Henry. Comme un lion. Comme a. Tu sais, il avait de longs poils, ici , en pointant l’arrire de sa nuque. Autour de sa nuque.

– Ils ont pens que c’tait un loup, comme un nun, prononc noon , le nom chilcotin pour loup. Mais ma grand-mre disait que c’tait comme un nun, parce qu’il avait les poils longs ici, a dit Henry, en pointant encore vers sa nuque.

– Il a dterr tout le monde. Elle disait qu’ils taient partout sur la glace. Leurs os, tout. Il les a dterrs des trous [[italics]]gigilly[[/]] et les a trans sur la glace.

– Personne ne connaissait cette maladie, a dit Henry. Tout ce qu’ils savaient, c’est que a venait des Blancs et que rien ne pouvait l’arrter. Les esprits ne pouvaient les arrter. Les malades rampaient jusqu’aux huttes de sudation, puis en sortaient pour se baigner dans l’eau froide, essayant de s’en dbarrasser, mais rien n’y faisait.

– C’tait comme si quelqu’un leur avait tir dessus, a-t-il dit. Il y a longtemps, les anciens croyaient que lorsque tu tais malade, tu devais rester dans la hutte de sudation, mais ils se sont tromps lorsqu’ils ont pens qu’ils pourraient se dbarrasser de la variole de cette faon. Ils sont morts, comme des mouches…

– Les anciens habitaient ici, a-t-il racont. Ils sont tous morts ici.

Tout ce que Henry savait sur eux tait qu’ils tenaient des courses de chevaux sur la glace et qu’ils misaient le btail sur les courses. Pendant l’hiver, les femmes allaient pcher le saumon rouge dans des traneaux tirs par des chevaux.

Yedanx deni, Henry les a appels. Les anciens.

Henry se posait encore des questions sur l’animal qui a tran les os des morts sur la glace. Il a dit se rappeler Raymond Alphonse l-bas Anaham qui disait que les anciens lui racontaient les mmes histoires et que a l’intriguait aussi.

Est-ce que tu penses qu’un lion pourrait survivre un hiver comme a ? , a demand Henry. J’ai dit que les lions de montagnes le faisaient, mais Henry a dit non, ce n’tait pas un lion de montagne.

– Non. Pas comme a, a-t-il dit.

– C’est ce qu’ils m’ont dit, qu’il y avait une sorte de lion dans le pays, il y a longtemps, quand la variole a tu tout le monde Benziny [Puntzi].

Source: Henry Solomon, "Un rcit Tsilhqot'in de la vrole," Nemiah: The Unconquered Country Terry Glavin (Vancouver: New Star Books, 1992), 85-86.

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