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  Personne ne connat son nom: Klatsassin et la guerre de Chilcotin
   
 

Adieu ceux du Nord

British Colonist, 12 juin 1862

Hier matin, le juge Pemberton et le commissaire Smith, accompagns d’un effectif policier, se sont rendus la baie Cadboro pour veiller l’embarquement de quelque 300 Indiens du Nord. Vers 10 heures, en tout 26 canos, dans lesquels avaient pris place environ 300 hommes, femmes et enfants, se sont mis en route vers leur territoire. Une des canonnires est demeure porte de voix du camp afin d’aider les policiers advenant une rsistance de la part des Indiens. Les pauvres cratures ont bien protest avec vigueur contre l’injustice de ces mesures, mais n’ont dmontr aucun dsir de rsister l’application svre de la loi. Le chef des Haidas, Edensah, a signal un seul malade dans sa tribu. Prs de vingt canos avaient bord des Haidas, cinq autres des habitants des ’les de la Reine-Charlotte et un dernier, des Stikines. la demande pressante du chef, la canonnire les accompagnera jusqu’ ce qu’ils aient dpass Nanaimo, ceci afin de les protger des rsidants de ces parages qui auraient plusieurs comptes rgler avec eux suite aux outrages subis leurs mains dans les annes passes. Ces braves du Nord, alors les terreurs de la cte, avaient ravag les villages entre Sitka et le fleuve Columbia, dtruisant tout sous leur passage. Il y a de cela plusieurs annes, ils avaient pntr l'intrieur de la Colombie-Britannique et pouss assez loin vers le nord, jusqu’ Yale, par voie du fleuve Fraser. En chemin, ils avaient ras tous les villages sur les rives du cours d’eau en aval de Hope, tuant tous les Indiens qu’ils rencontraient sans gard l'ge ou au sexe. La quasi-extermination des tribus Semiahmoo et de celles du bras Bute est maintenant un fait tabli. Quant celles qui vivaient le long des rivires Nass, Stikine, Bella Coola et autres l’intrieur des terres, elles furent perscutes et contrles pendant des sicles par leurs frres nordistes plus intrpides et belliqueux. Quelle dchance pour ces braves! Il y a peine quatre ans, ils se comptaient par milliers et taient un vritable flau pour les habitants de la cte. Maintenant, abattus et masculs, avec peine une poigne de guerriers encore vivants, il se dirigent vers le nord, emportant avec eux les germes d’une maladie dtestable qui prendra racine et dont leurs amis rests dans l’arrire-pays ne rcolteront que ruine et dsespoir. Selon le taux actuel de mortalit, d’ici peu, les Indiens du Nord n’existeront plus que dans les livres d’histoire.

Source: "Adieu ceux du Nord," British Colonist, 12 juin 1862.

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