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  Personne ne connat son nom: Klatsassin et la guerre de Chilcotin
   
 

Voyage la pointe de Bentinck Arm sur le vapeur Labouchere

The British Colonist, 18 aot 1862

Le voyage fut tous les gards des plus agrables; notre avantage, les passagers n’taient pas trop nombreux; le capitaine et les officiers taient trs sociables; le temps tait magnifique; la mer tait calme comme un miroir et le paysage grandiose et sublime, bien que terriblement dsert. Nous sommes rests une journe et demie l’exploitation de houille de Nanaimo, nous avons reu toute l’attention du trs hospitalier Dr Benson pour ensuite poursuivre notre voyage vers Fort Rupert o nous sommes aussi demeurs quelques temps dans les bois. Je dois en passant rendre hommage l’homme (M. Moffat) responsable de ce fort. De tous mes voyages, jamais personne aussi hospitalire, sociable et gnreuse ne nous avait accueillis dans sa demeure. Nous avons quitt Fort Rupert tt le matin et sommes arrivs notre mouillage avant la nuit le mme jour. La dure totale du voyage partir de Victoria fut de 46 heures. Tt le lendemain, la mare tant basse, ce qui est ncessaire la traverse, les chevaux et les mules vacus la mer et ont d nager un quart de mille jusqu’au rivage, un endroit nomm avec beaucoup d’imagination quai de McLeod; d’o ils ont march difficilement le long du rivage dans la boue, les rochers et les broussailles, ont travers plusieurs bourbiers sur une distance d’environ un mille et demi pour atteindre les bords d’un marcage et ensuite arriver au village, o nous avons camp prs des huttes de Bella Coola, o la vrole faisait terriblement rage. Des Indiens morts ou mourants gisaient partout. Je suis demeur deux ou trois jours avec M. Hood et j’ai ensuite pris la rivire en compagnie d’un des groupes responsables de ses marchandises. Les marchandises ont t disposes dans trois canos, transportant aussi trois Indiens chacun et le transport a cot au capitaine de la navigation 42 couvertures, 9 chandails et de la nourriture pour les Indiens, pour un parcours de 45 milles de Bella Coola; il nous a fallu cinq jours pour monter la rivire, un grand torrent rapide de saumons travers par plusieurs fascines saumons et par les vestiges de trois autres fascines qui avaient t emportes. L’utilisation d’un bateau vapeur est hors de question.

Les moustiques ont rendu les nuits que nous avons passes sur les rives insupportables. J’ai rencontr M. Spring la commande de la navigation responsable d’une grande quantit de marchandises et Duncan McKennon, un Canadien qui se remet de la vrole. M. Morris et son quipage ont quitt le jour avant mon arrive. Daniel McCullan, le partenaire de McKennon, revenu des rapides presque aveugle, les yeux enfls comme deux radis cause des moucherons. Il nous a appris que les pieds du mdecin qui accompagnait Morris taient dans un tat terrible. M. Spring a prouv des douleurs la tte et des tourdissements et, le quatrime jour aprs mon arrive, tait atteint d’une forme heureusement lgre de la vrole. Lorsque le capitaine Venables fut inform de mon arrive et de l’arrive imminente d’animaux de bt, il est descendu des rapides et, aprs avoir attendu les animaux pendant une semaine, nous nous sommes rendus ensemble, le jour suivant, Anisari, l’endroit o ils taient installs, seulement 12 milles de Bella Coola, et qu’ils avaient quitt 12 jours plus tt.. L, j’ai rencontr le lieutenant Palmer, ses deux ingnieurs et le major Foster. Le matin suivant, les chevaux ont entrepris la traverse vers Nooshcloot, six milles plus haut que l’endroit d’o j’tais descendu, les Indiens ayant refus de nous mener plus loin en cano. Le lieutenant Palmer a quitt le jour suivant. J’ai pris la route pied en direction des huttes des hautes terres de Bella Coola, Soonooklan, dix-huit milles plus bas et j’ai poursuivi mon chemin avec difficult travers les buissons, j’ai grimp aux arbres, travers de nombreuses rivires, retir mes vtements pour traverser avec peine des bourbiers et dans sur des piles de bois flottant pour arriver destination le soir. Je voulais aller chez M. Wallacee, environ trois milles en aval de la rivire, mais j’ai difficilement obtenu qu’un cano m’amne un lieu dsert prs de l’endroit o les chevaux avaient t dchargs et o M. Henry Maddocks, qui avait succd Barney Johnson comme responsable des marchandises dlaisses par des mineurs dsillusionns, m’a gentiment reu. Il y a une cabane d’environ dix pieds carrs moiti remplie de marchandises que je nomme Desolation Lodge, en raison de sa condition pitoyable. On ne peut s’en loigner de douze pas sans avoir grimper sur du bois flottant ou escalader les rochers. Cinquante verges plus bas se trouve une masure, Destitution Hall, la villa maritime du capitaine Venables.

Aprs tre rest cet endroit pendant environ une semaine, au cours de laquelle j’ai en vain fait des efforts afin que pour de perfides Indiens me fournissent un cano pour me conduire Fort Rupert, heureusement pour moi, certains mineurs sont revenus parce qu’il leur tait impossible de se rendre Cariboo avec le peu de provision qu’ils pouvaient transporter. Deux d’entre eux taient de Nanaimo et taient en route entre-temps pour Fort Rupert, o ils ont accept de m’emmener et, par la suite, ils m’ont amen Nanaimo. Le voyage a dur quatorze jours dont quatre o nous avons d camper en raison du temps orageux. Nous sommes arrivs Nanaimo le dimanche au matin 1 h. Aprs un jour ou deux Nanaimo, qui furent agrables grce la gentillesse du Dr Benson, je me suis embarqu sur le sloop Alarm et j’ai entrepris un voyage de trois jours et demi vers Victoria. J’avais prvu que mon voyage durerait quinze jours, mais mme si j’ai fait tout ce qui tait en mon pouvoir, mon priple a dur prs de sept semaines. Le lieutenant Palmer devait tre Fort Alexander le 10 aot. Les dernires nouvelles que j’ai reues sur lui disaient qu’il tait aux rapides et essayait de convaincre les Indiens de transporter son quipement.

VIATOR.

( suivre)

Source: VIATOR, "Un voyage l’embouchure de Bentinck Arm sur le vapeur Labouchere," British Colonist, 18 août 1862.

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