Aurore - Le mystère de l'enfant martyre
   
 

Questions

Quels sont les aspects les plus mystérieux de cette triste histoire de violence domestique? Il est évidemment possible d’en citer plusieurs, mais en parcourant la documentation relative au décès de la jeune Aurore Gagnon, nous vous invitons à porter une attention particulière à trois grandes questions, à savoir : QUI? POURQUOI? et COMMENT?

QUI? Comme un détective de roman policier, votre premier objectif est d’identifier le, la ou les coupable(s). QUI donc devrait être jugé responsable du décès d’Aurore Gagnon? Les tribunaux et le grand public ont-ils raison de jeter l’essentiel du blâme sur sa belle-mère, Marie-Anne Houde? Comment évaluez-vous le rôle de son mari, Télesphore Gagnon, le père de l’enfant? D’autres acteurs partagent-ils, eux aussi, la responsabilité, ne serait-ce qu’à cause de leur silence et de leur incapacité à agir? Où sont et que font la famille élargie, les voisins, le curé de la paroisse et le juge de paix du village? Pourquoi n’interviennent-ils pas avant qu’il ne soit trop tard?

POURQUOI? Votre deuxième objectif est de chercher une explication à la motivation des mauvais traitements subis par Aurore Gagnon. Évidemment, nous ne prétendons pas que les causes de la violence domestique soient aisées à comprendre, mais nous cherchons à savoir quelles sont les racines de ces excès de violence qui ont provoqué la mort de cette fillette de dix ans. Sont-elles médicales, psychologiques, culturelles, sociologiques, économiques ou d’une autre nature? Si l’utilisation des punitions corporelles fait partie des mœurs à l’époque, notamment à la campagne, qu’est-ce qui a pu inciter ce couple à franchir la limite entre un niveau de «correction» acceptable et la violence mortelle? Quel poids imputer à la pauvreté du milieu? À la complexité de la situation familiale? À la maladie mentale? Ou, plus simplement, à la cruauté d’une vraie «belle-mère méchante», une marâtre digne des contes de Charles Perrault ou des frères Grimm?

COMMENT? Chez les Québécois et Québécoises de langue française, l’histoire d’Aurore Gagnon est extrêmement bien connue dans ses grandes lignes, grâce notamment à la couverture médiatique de cette affaire en 1920 et à la création de plusieurs œuvres littéraires et dramatiques à son sujet depuis les huit dernières décennies. Mais COMMENT se fait-il qu’Aurore Gagnon soit devenue Aurore, l’enfant martyre, icône de la culture populaire québécoise? Qu’est-ce qui explique et justifie le maintien de l’intérêt pour cette histoire chez les Québécois et les Québécoises? Et quelle est la distance entre la «vraie» histoire d’Aurore Gagnon et celle qui s’est forgée dans la mémoire collective?

À vous d’y répondre!

 
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