LA TRAGÉDIE DE BIDDULPH.

[...] Selon la nouvelle publiée dans un autre article, copiée du Free Press de London de samedi dernier, il semblerait qu’un certain James Feheely, un participant au meurtre des Donnelly, a fait un aveu qui, mis en parallèle avec les autres dépositions et preuves que détient la Couronne, mènera probablement à la condamnation d’au moins quelques-uns des instigateurs de l’opération. [...] L’échec des autorités à incriminer les meurtriers de la famille Donnelly était la honte de l’administration de la justice dans le Dominion. Nous sommes confiants que la honte sera à présent effacée.

[...] En ce qui a trait au Free Press , la position qu’il occupe en rapport avec toute l’affaire n’est pas, nous semble-t-il, enviable. Tout au long de l’affaire, il s’est fait l’avocat journalistique des accusés de Biddulph. Lorsque la question de changement de juridiction a été soulevée, le Free Press s’y est opposé bec et ongles. Il a probablement agi ainsi parce que le Globe était de l’avis contraire et comme il convient à tout bon organe conservateur, il s’est cru obligé d’adopter la position opposée à celle du Globe à tort ou à raison, comme il le fait en toutes occasions. Mais son désir évident de protéger les prisonniers tout au long de l’affaire rend probable qu’il se soit opposé au changement de juridiction simplement parce qu’il savait qu’à Middlesex, il y avait moins de chance qu’ailleurs qu’ils soient reconnus coupables. De plus, après que le juge Armour ait fait un exposé décidément défavorable au prisonnier, James Carroll, le Free Press s’est fait le défenseur de Carroll et s’est démené pour contrer le poids de l’exposé du juge – en démontrant qu’il avait une mauvaise opinion de l’affaire. Il est aujourd’hui évident que l’opinion du juge Armour était juste et que le Free Press , en tentant d’affaiblir la force de la preuve telle qu’il l’avait présentée, essayait de toutes ses forces de protéger Carroll. Il est impossible de ne pas soupçonner le Free Press d’avoir agi ainsi en toute connaissance de cause et à dessein, sans aucun égard pour la justice; car ses actions tout au long de l’affaire et dès le début ont été destinées à apporter aide et sécurité aux accusés et à détruire les preuves qui les incriminaient. [...] La nouvelle de l’arrestation des Feheely, et de la confession de James, n’aurait pas dû être publiée au Canada avant la deuxième arrestation des autres parties impliquées dans les meurtres des Donnelly. [...]

Source: Unknown, "The Biddulph Tragedy," London Advertiser, mai 26, 1881.

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