LETTRE PROVENANT DE BIDDULPH

Biddulph, 21 mai 1877

Au rédacteur en chef du Irish Canadian.

MONSIEUR – Le dimanche de la Pentecôte l’évêque de London, Mgr Walsh, a rendu visite à ses fidèles ouailles de la mission de Biddulph. Le peuple a accueilli Monseigneur avec les démonstrations de la plus grande affection et l’a salué avec un enthousiasme débordant. Il a été escorté jusqu’à la résidence pastorale par la foule nombreuse, parmi laquelle se trouvaient des membres influents de la Société de T.A. de St. Patrick.

[…] Monseigneur et très cher père :
Nous, membres de la Société de tempérance de St. Patrick de la paroisse de Biddulph, saluons votre retour sans accident de Rome,

[…]Monseigneur et très cher père, nous adorons Rome; mais nous adorons aussi une île et vous y êtes aussi allé. Dites-nous combien est prospère cette île d’Émeraude, dont les rivières et les vallées sont les plus belles et dont les paysages sont si grandioses, plusieurs d’entre nous s’en souviennent encore avec le plus profond amour, la plus tendre affection. Il est vrai que nous sommes ici au Canada; mais il nous semble que nos cœurs sont là-bas; et avec une confiance enfantine, nous nous tournons vers un ami pour en avoir des nouvelles et nous ne pourrions trouver personne de plus gentil que vous pour nous parler de notre chère île natale : l’Irlande.

[…] Monseigneur répondit dans les mots les plus sentis comme pour Rome. Il parla du Saint Père, de ses difficultés, de ses épreuves et de ses souffrances. De plus, il promit que la bénédiction apostolique leur serait donnée après la messe. Quant à cette chère île qu’ils avaient mentionnée et qu’il venait tout juste de quitter, il leur en dit un mot réconfortant. Il leur rappela en quelques mots brefs leurs devoirs envers Dieu, la société et eux-mêmes; et leur assura que s’ils les accomplissaient constamment Dieu verrait, quand bon Lui semblerait, à ce que l’île qu’ils aimaient tant atteigne de nouveau le statut si honorable qu’elle avait occupé il y a longtemps,

[…] Le groupe a ensuite défilé en procession, suivi par Monseigneur l’évêque, avec les enfants de chœur, et se rendirent sans tarder à l’église où la grand-messe fut célébrée par le révérend père Tierna de London. Après la communion Monseigneur s’adressa à l’auditoire, qui était fort nombreux, à propos des beautés de la charité fraternelle, et aussi de la nécessité de la pratiquer. À la fin de son discours, il démontra combien la voix de l’intempérance avait tendance à souiller les beautés de cette vertu qu’est la charité fraternelle. Monseigneur fut suivi du révérend père Tiernan, qui décrivit dans un langage véritablement éloquent les maux de l’intempérance et les avantages de la vertu contraire.

Tout de suite après la messe Monseigneur a exhorté les membres de la Société à renouveler leur promesse. Ils se sont approchés de la balustrade, tous jusqu’au dernier, suivis par d’autres qui n’étaient pas membres. Ils ont réjoui le cœur de l’évêque en lui promettant de se conformer à ses désirs. Ils ont dû être très nombreux à renouveler leur promesse. Hors de tout doute, dieu bénira les membres de la Société de T.A.T. de St. Patrick pour ce petit sacrifice fait en l’honneur de sa Soif Sacrée. Que son règne soit long et prospère.

Un petit spectateur.

Source: Unknown, "Letter From Biddulph," Irish Canadian, mai 30, 1877.

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