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William Robinson a vraiment existé, un Noir américain qui a été tué à Salt Spring Island, dans la colonie britannique de Colombie-Britannique, en 1868. Il était arrivé dans la colonie, une décennie auparavant, faisant partie d’un contingent de Noirs américains qui fuyaient la persécution et l’esclavage, au cours des années qui ont mené à la guerre de Sécession aux États Unis.

Robinson a été un des trois résidants de l’île tués dans cette petite communauté en moins de deux ans. Les trois étaient noirs. Un autochtone nommé Tshuanahusset, également appelé Tom, a été accusé du meurtre de Robinson, trouvé coupable et pendu, mais un examen plus approfondi des indices remet en doute le verdict de culpabilité.

Dans les pages qui suivent, vous trouverez une collection aussi complète que possible de documents historiques ayant trait à la mort de William Robinson et des deux autres Noirs tués au cours de la même période, réunis par les deux personnes à l’origine du projet, leurs assistants de recherche, ainsi que leurs amis et collègues.

Les documents ne traitent pas seulement de leur mort. En effet, « Qui a tué William Robinson? » n’est que la première question que vous pouvez poser à propos du site. « Comment vivait-il? » en est une autre. Dans les documents qui suivent, on retrouve une riche histoire sociale des Noirs, des peuples autochtones, des Kanakas (Hawaïens) et des Blancs de plusieurs origines ethniques, des Portugais des Açores à l’élite coloniale de la Grande-Bretagne qui ont colonisé Salt Spring Island. Leur histoire nous en dit long sur la colonisation de la Colombie-Britannique du Canada et, dans une certaine mesure, sur celle des États-Unis. Cette histoire traite de la colonisation, de l’importance de la terre, de la dépossession des populations indigènes, de la justice, du racisme, de la vie familiale, de la religion – de tous les aspects de la vie dans la colonie.

Les documents utilisés comprennent des histoires tirées des journaux, des enquêtes, des documents de procès, de la correspondance privée, des journaux personnels, des peintures, des reconstructions artistiques et des photographies. Tout cela réuni constitue des archives entières : des centaines de pages de documents et près d’une centaine d’images différentes.

Personne ne s’attend à ce qu’un chercheur qui doit respecter une échéance brève puisse explorer tous les documents des archives ou d’une bibliothèque et comme c’est ici le cas, lorsque le matériel a été tiré de plusieurs archives différentes. Vous pouvez choisir votre piste à travers ses sources d’origine et suivre les indices et les questions qui vous intéressent.

Il est probable que vous en arriviez à des conclusions différentes de celles des autres personnes qui ont exploré le même site, mais relevé des preuves différentes. Ce fut le cas lorsque nous avons présenté certains de ces documents à des professeurs du collégial et de l’université qui fouillent et enseignent l’histoire de la Colombie-Britannique. Les historiens juridiques, les historiens sociaux, les historiens du travail et les historiens politiques ont tous interprété les preuves de manières différentes et en sont arrivés à des conclusions différentes.

Ce site Internet ne s’intéresse pas seulement à William Robinson ou à la Colombie-Britannique. Il s’agit également de comprendre l’histoire. Il vous permet d’examiner les mêmes documents que les chercheurs professionnels examinent pour construire leurs récits et interpréter le matériel brut du passé, de sorte que vous pouvez vous poser des questions plus générales comme : « Comment savons-nous ce qui s’est produit dans le passé? ».