Extrait de « Des Sauvages, 1603 » traitant des Micmacs

[...] Le Vendredy, dixiesme dudict mois, nous fusmes de retour à Tadousac, où estoit nostre vaisseau.

Aussitost […], nous nous embarquasmes pour aller à Gachepay, qui est distant dudict Tadousac environ cent lieues. Le treiziesme jour dudict mois, nous rencontrasmes une troupe de sauvages qui estoient cabannez du costé du Su, presque au milieu du chemin de Tadousac à Gachepay. Leur Sagamo qui les menoit s’appelle Armouchides, qui est tenu pour l’un des plus advisez & hardis qui soit entre les sauvages. Il s’en alloit à Tadousac pour troquer des flesches, & chairs d’orignac, qu’ils ont pour des castors & martres des autres sauvages Montaignes, Estechemains & Algoumequins. [...]

Le 15e jour dudict mois, nous arrivasmes à Gachepay, qui est dans une baye [...]. Il y a une riviere [la rivière York] qui va […] dans les terres [...]. Plus il y a une autre isle, comme au suest […] environ une lieue, qui s’appelle l’isle de Bonne-adventure [...] où il se fait la pesche du poisson sec & verd.

[...] il y a une baye qui s’appelle la Baye de Chaleurs, qui va comme à l’ouest-sorouest quelques quatre vingts lieues dedans les terres. [...] Les sauvages Canadiens disent [que] rangeant la coste du Su, il y a une petite riviere qui s’appelle Mantanne, laquelle va quelques dix huict lieues dans les terres, & estans au bout d’icelle, ils portent leurs canots environ une lieue par terre, & se viennent rendre à laditte baye de Chaleurs, par où ils vont quelquefois à l’isle Percée. Aussi ils vont de laditte baye à Tregate & à Misamichy.

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[...] Le vendredi, dixième jour dudit mois, nous fûmes de retour à Tadoussac, où mouillait notre bateau.

Aussitôt [..], nous nous embarquâmes pour aller à Gaspé, qui est à une distance d’environ cent lieues dudit Tadoussac. Le treizième jour dudit mois, nous rencontrâmes une troupe de sauvages qui campaient du côté sud, presque à mi-chemin entre Tadoussac et Gaspé. Le Sagamo qui les menait s’appelle Armouchides; il est considéré comme l’un des plus avisés et des plus hardis d’entre tous les sauvages. Il s’en allait à Tadoussac pour troquer des flèches et des peaux d’orignal contre des castors et des martres avec les Montagnais, les Etchemins et les Algonquins. [...]

Le 15e jour dudit mois, nous arrivâmes à Gaspé, qui est dans une baie [...]. Il y a une rivière qui va […] à l’intérieur des terres [la rivière York] [...]. De plus, il y a une autre île […] environ une lieue plus au sud-est, qui s’appelle l’île de Bonaventure [...] où l’on pratique la pêche du poisson sec [poisson salé et séché] et vert [poisson préservé dans la saumure] [...].

[...] il y a une baie qui s’appelle la baie des Chaleurs, qui va vers l’ouest-sud-ouest, quelque quatre-vingts lieues à l’intérieur des terres. [...] Les sauvages canadiens disent [que] le long de la côte sud, il y a une petite rivière qui s’appelle Matane, laquelle va quelque dix-huit lieues à l’intérieur des terres, au bout de laquelle ils portent leurs canots environ une lieue par voie de terre et se rendent à ladite baie des Chaleurs, d’où ils se rendent quelquefois à l’île Percée et même jusqu’à Tracadie et Miramichi.

N.D.T. : L’équipe des Grands Mystères a fait une adaptation libre du texte original de Samuel de Champlain, disponible à l’adresse http://www.gutenberg.org/files/17258/17258-h/v2.htm (Chapitre X, 49/113)

Source: Samuel de Champlain, "Extrait de « Des Sauvages, 1603 » traitant des Micmacs " in The Works of Samuel de Champlain, vol. I, H.P.Biggar (Toronto and Buffalo: University of Toronto Press, 1971), 100-101. Notes: Réimpression en 1971

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