Un traité sur le minerai de fer trouvé dans les tourbières et les marais de Norvège et le procédé utilisé pour le transformer en fer et en acier, 1790

[Même s’ils datent du dix-huitième siècle, les procédés utilisés à l’ère viking sont pratiquement les mêmes.]

À l’endroit où l’eau de ruissellement ou celle d’un ruisseau alimente une tourbière, à l’endroit où une tourbière forme une pente, à l’endroit où la tourbière est couverte d’herbe, de bruyère, d’arbres, d’arbustes, ou à l’endroit où il y a plusieurs monticules qui ressemblent à des petits talus, en ces endroits, il est rare de ne pas trouver du minerai de fer.

[…]Pour trouver le minerai, il faut utiliser un crochet à minerai. Le crochet est enfoncé dans la tourbière. […] Si le crochet s’enfonce facilement, il n’y a pas de minerai, mais si c’est difficile, c’est qu’il y en a. Le minerai […] s’accroche au crochet, ce qui explique qu’il est difficile de le tourner. On peut juger de la caractéristique du minerai – fin ou grossier – ainsi que de sa couleur en examinant le minerai adhéré au crochet.

En observant la façon dont le minerai colle au crochet, on peut déterminer s’il est de bonne qualité. Il y a généralement de la tourbe et de l’alios au-dessus du minerai, mais rarement plus de 5 ou 6 po. Cela doit d’abord être enlevé avec une fourche ou avec un pic et une pelle […] Le minerai qui est grossier comme du sable, ou comme du gravier mélangé avec des concrétions qui ressemblent à des œufs de poules (ronds ou plats), est considéré un bon minerai. Celui avec des arêtes coupantes n’est pas bon. […]

Après avoir ramassé le minerai, la prochaine étape consiste à le faire griller. […] Il faut attacher des morceaux de bois, mesurant environ 10 verges de long et 13 pouces d’épaisseur […] une autre couche de bois de la même longueur et même épaisseur. […] On place le minerai sur le dessus. Entre les deux couches, on met des petits morceaux de bois secs et des brindilles qui prennent feu facilement et se consument rapidement. […]

[…] Lorsque les petits morceaux de bois sont devenus du charbon, il faut bouger un peu les bûches avec une hache pour que les amas de fer tombent sur le charbon et y restent jusqu’à ce qu’ils deviennent d’un brun roux. Le grillage est alors terminé. […] Il faut laisser refroidir le minerai. À ce moment, on doit racler le minerai du charbon et l’entreposer rapidement.

[…] Une fois que le minerai a été grillé, il faut s’assurer qu’il ne devienne ni mouillé, ni humide et qu’il soit gardé propre. […] Il faut donc une hutte pour l’entreposer, préférablement à l’endroit où sera construit un four.[…]

Source: Arne Espelund, "Bondejern i Norge [Le fer des fermiers norvégiens] " (Trondheim: Arketype forlag, 1999), 21,28-29,30-31. Notes: Initialement publiée dans « Un traité sur le minerai de fer trouvé dans les tourbières et les marais de Norvège et le procédé utilisé pour le transformer en fer et en acier. Une dissertation primée qui a gagné la deuxième médaille d’or de la Société agricole royale en l’an 1782 ». Evenstad, Ole, 1790. Traduit du norvégien par B. Wallace.

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