Identification d’échantillons de graines archéologiques provenant de L’Anse aux Meadows, Terre-Neuve

John E. Dawson
1976
Contrat no C1632/76-191

Les échantillons prélevés au site scandinave de L’Anse aux Meadows, à Terre-Neuve, ont été soumis pour identification. Dans le rapport de transmission, étaient inclus la description de l’origine de la graine, c’est-à-dire indigène, importée, domestique ou sauvage [sous la rubrique statut de l’espèce dans le rapport] ainsi que le climat associé à la propagation de la graine.

L’identification a exigé une étude microscopique des échantillons pour définir ses caractéristiques morphologiques ainsi qu’une comparaison à l’aide des manuels disponibles de classement de graines et, lorsque possible, avec des graines provenant de spécimens officiellement identifiés et qui sont compris dans les herbiers de l’Institut de recherche biosystématique, à Ottawa. La présence de ces espèces à L’Anse aux Meadows aujourd’hui origine de la liste de références contenue dans le rapport de Meades et al (1975). Les échantillons identifiés sont listés en ordre alphabétique selon le niveau de l’espèce. On y retrouve une description de leur répartition géographique et de leurs habitats. À la suite de la liste alphabétique sont répertoriés les échantillons identifiés par famille et selon le genre et l’espèce. La dernière liste inclut les échantillons identifiés comme une substance autre que des graines ou qui ne peuvent être identifiés. En conclusion, vous trouverez un bref exposé sur les graines identifiables.

Fragaria virginiana Duchesne – Fraises

Rosaceae (rosacées)

Échantillon no

4A71B3-600plusieurs graines
4A71G4-601plusieurs morceaux de graines
4A71K2-600 plusieurs graines

Statut :
Espèces indigènes (Fernald, 1950; Gleason and Cronquist, 1963)
Staudt (1962) rapporte que toutes les sous-espèces de cette espèce sont indigènes à l’Amérique du Nord. Elles ont été introduites en Europe en provenance de l’Amérique du Nord peu après la colonisation du Canada par la France, et celle de la Virginie et de la Nouvelle-Angleterre par les Britanniques.

Répartition géographique actuelle :
De Terre-Neuve à l’Alberta, au sud jusqu’à la Nouvelle-Écosse, la Nouvelle-Angleterre, la Géorgie, le Tennessee et l’Oklahoma.
Cette espèce pousse en ce moment sur le site.

Habitat :

F. virginiana Duschesne se trouve habituellement dans les champs, les pentes dénudées et à l’orée des forêts.

Juglans cinerea L.. – Noix cendrée

Juglandaceae (juglandacées – famille des noix)

no

4A0H2-1une noix, intacte
4A71F3-600 une noix, partiellement intacte

Statut :
Espèce indigène dans l’est de l’Amérique du Nord, mais pas à Terre-Neuve (Fernald, 1950; Gleason and Cronquist, 1963)

Répartition géographique actuelle :
Du Nouveau-Brunswick jusqu’au nord de la Géorgie et à l’ouest jusqu’au Dakota du Nord et au nord de l’Arkansas (U.S.D.A. 1948). La plus grande fréquence de population aujourd’hui de J. cinerea L. à L’Anse aux Meadows est le nord du Nouveau-Brunswick […].

Habitat :
L’espèce pousse dans une large répartition d’emplacements, incluant les sols secs et rocailleux (particulièrement d’origine calcaire), mais elle profite de conditions optimales dans des sols humides, bien drainés et fertiles situés dans des vallées basses ou sur des pentes douces. On trouve cette espèce isolée ou en groupes parmi d’autres espèces de feuillus et, rarement, de résineux (Hosie 1969). J. cinerea L. est très sensible aux dégâts produits par le feu et, bien que l’espèce soit bien enracinée, elle peut être facilement endommagée par les orages (Van Dersal 1938). Son besoin de vivre dans un sol assez riche (alcalin) et sa tendance à s’endommager lors d’orages seraient suffisants pour empêcher la croissance de J. cinerea L. au site de L’Anse aux Meadows et, d’ailleurs, presque partout à Terre-Neuve.

Le fruit de J. cinerea L. est comestible pour les animaux et les humains; son large rayonnement est imputable en grande partie à ces vecteurs. L’eau qui sépare Terre-Neuve du continent, bien que représentant une courte distance dans certaines directions, a servi efficacement de barrière géographique pour les espèces animales. Cependant, cela n’a pas été le cas pour les humains. Dans un autre ordre d’idée, il est également possible d’extraire de l’écale du fruit une teinture jaune analogue à l’iode. Harlow (1957) rapporte que les premiers colons s’en servaient pour teindre leurs vêtements et que les Indiens utilisaient cette teinture pour peindre leur tête. Son importation par les humains serait l’explication la plus probable pour justifier sa présence à L’Anse aux Meadows. […]

Source: Parks Canada, , C1632/76-191, John E. Dawson, "Identification d’échantillons de graines archéologiques provenant de L’Anse aux Meadows, Terre-Neuve," 31 mai 1977, 1,3,5-6.

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