Étude des phosphates dans les colonies côtières

Olof Arrhenius fut le premier à découvrir que la présence de phosphates dans le sol pouvait indiquer les niveaux d’occupation archéologiques. Il a effectué un grand nombre d’analyses de phosphates afin d’établir les exigences en phosphates des terres arables en Suède, principalement pour la culture de la betterave à sucre. Sur ses cartes indiquant la présence de phosphates, il a rapidement remarqué qu’il pouvait établir une corrélation apparente entre une haute teneur en phosphate et la présence d’habitations préhistoriques et médiévales. Il a publié ses observations dans plusieurs écrits scientifiques et il a souligné le potentiel que représentaient les relevés de phosphate pour l’archéologie.

Puisque l’intérêt d’Arrhenius portait principalement sur la culture de la betterave à sucre, il a concentré ses efforts sur l’extraction de phosphates facilement solubles et assimilables par les plantes. En bref, sa méthode consistait à secouer un échantillon de sol auquel on ajoutait de l’acide citrique dilué pour libérer les phosphates du sol. […]

Cette méthode prend beaucoup de temps en partie à cause du temps nécessaire au procédé de secouage et en partie parce qu’il faut attendre les résultats des échantillons expédiés au laboratoire. […] il faut obtenir suffisamment de phosphates en solution pour distinguer une région colonisée de ses environs, et distinguer les différents niveaux d’une coupe verticale d’un site.

L’essai à la touche est la méthode la plus simple et sans doute la moins coûteuse. Il consiste à détecter la présence de phosphates dans un échantillon de sol déposé sur un morceau de papier filtre en y ajoutant un acide fort, et signalés par la présence de molybdate d’ammonium et d’acide ascorbique. Une tache bleue se répand alors sur le papier filtre. Sa dimension dépend de la teneur en phosphate. […]

Les deux méthodes mentionnées plus haut, la méthode de l’acide citrique en laboratoire et l’essai à la touche utilisé sur le terrain, répondent très bien aux besoins des archéologues.

[…]

Les relevés de teneur en phosphate sont particulièrement utiles lorsqu’on recherche des niveaux d’occupation archéologiques qui ne laissent aucune trace en surface, tout comme des emplacements où l’exploitation du sol rend impossible toute autre forme de relevés. Les renseignements obtenus par les relevés de teneur en phosphates revêtent une grande importance lorsque vient le temps de planifier des fouilles archéologiques car ils peuvent aider à réduire les coûts. […]

Source: Inger Österholm, "Étude des phosphates dans les colonies côtières" in Aspects of Maritime Scandinavia AD 200- 1200: Proceedings of the Nordic Seminar on Maritime Aspects of Archaeology, Roskidle, 13th-15th March, 1989, Ole Crumlin-Pedersen (Århus, Denmark: Kannike Tryk, 1991), 269-274.

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