Ottelyn Addison, « Canotage et camping », Les débuts du parc Algonquin, 1974

[…] Avant 1920, un guide était considéré comme un élément absolument essentiel à un voyage de pêche réussi. Être guide était une activité fort lucrative pour les travailleurs forestiers et les trappeurs.

Le prospectus du Mowat Lodge annonçait :

Tous les guides doivent obtenir une approbation et un permis auprès du directeur du parc. Comme la plupart de ces hommes vivent à une certaine distance du lac Canoe et que la demande dépasse l’offre, ceux qui souhaitent obtenir les services d’un guide doivent écrire dix jours à l’avance pour éviter toute déception. Les canots, les tentes et le matériel sont disponibles en location auprès de la direction de l’hôtel, qui n’assume aucune responsabilité quant aux frais exigés par les guides… bien que la direction s’assure de n’engager que des hommes compétents et fiables… La direction agit seulement à titre d’intermédiaire qui leur permet de se faire embaucher et elle ne tire aucun profit de cette position.

Chaque hôtel avait sa « maison des guides ». Le bâtiment comptait une grande pièce où les guides étaient hébergés gratuitement. Les hommes apportaient leur propre literie et chacun mangeait ses repas dans la salle à manger du personnel de l’hôtel. Le guide payait pour ses propres repas (habituellement vingt-cinq cents) s’il n’était pas sous contrat avec un groupe, sinon les employeurs payaient la nourriture du guide. En 1893, James Wilson payait son guide, qui fournissait son propre canot, $2.00 par jour. Jusqu’en 1920, un guide gagnait trois dollars par jour et, s’il utilisait son propre canot, il recevait cinquante cents de plus par jour. Ces tarifs ont augmenté l’année suivante pour passer à quatre dollars par jour et un dollar de plus pour le canot du guide. Si un guide débutant était engagé, il gagnait la moitié moins. […]

George Rowe restait près de Mowat Lodge et il travaillait comme homme à tout faire et était guide durant l’été. Avant de venir au parc pour travailler au moulin de la Gilmour, Rowe avait remporté le premier prix en tant que compositeur lors de l’Exposition universelle de Chicago dans les années 1890. Lorsqu’on lui a demandé ce qui l’avait poussé à élire domicile au parc Algonquin, il a simplement répondu : « Ça me plaît ici ».

Rowe était en demande – il parlait bien; il était efficace et patient et il faisait de son mieux pour mettre ses « groupes » à l’aise. Parfois, cela n’était pas une tâche facile. […]

Source: Ottelyn Addison, "Canotage et camping" in Early Days In Algonquin Park, (Toronto: McGraw-Hill Ryerson Ltd., 1974), 89

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