[Harold Town?], entretien avec Elva Henry, 15 nov. 1973

Elle dit qu’elle ne peut rien ajouter de plus que ce que Mmes Fisk et Tweedale ont dit puisque, en fait, elle ne connaissait pas Tom. Son mari, le neveu, ne se souvient pas l’avoir déjà rencontré.

Elle a dit que Mme Tweedale ne déroge maintenant plus de son opinion sur Tom et que la situation est telle qu’elle le glorifie. Elle dit que c’était un homme et qu’il avait ses torts comme tout le monde, mais Mme Tweedale refuse de l’admettre. (Elle m’a souvent dit qu’elle croit que Tom était une personne presque parfaite.) Fraser avait également la plus grande estime pour Tom. George Thomson n’était pas de cet avis et il lui a alors « passé un savon » (à Margaret) pour avoir une estime inébranlable pour Tom. […]

Le mari a dit que le fils de George Thomson – auquel on fait toujours référence dans la famille comme étant George le deuxième du nom – a déclaré être certain que son père croyait que Tom s’était noyé accidentellement. Il rappelle un fait que tous semblent avoir oublié, c’est-à-dire que Tom s’était foulé la cheville quelques jours avant sa mort et George Thomson est donc d’avis qu’il a perdu pied en descendant du canot et qu’il s’est heurté la tête sur une roche avant de mourir. Pour ce qui est de la ligne autour de sa cheville, le fils a déclaré que son père lui avait dit à plusieurs occasions qu’il supposait que Tom avait sans doute tenté d’une quelconque manière de l’attacher à sa ligne à pêche – ce qui expliquerait qu’elle ait été soigneusement attachée autour de sa cheville. Il ne semble pas y avoir de désaccord quant au fait qu’elle ait été enroulée 16 ou 17 fois autour de la cheville, et ce, si soigneusement.

Mme Henry n’était pas très enthousiaste lorsque je lui ai téléphoné et a essentiellement déclaré qu’elle n’avait pas grand-chose à ajouter et a pris la peine de préciser qui était l’auteure. Et, mentionnant Joan Murray, a ajouté que son livre serait publié dans un an. Avec moins de ferveur que Mme Tweedale, elle a tout de même indiqué que beaucoup de choses négatives avaient été dites, que la famille n’avait pas été consultée – comme dans le cas du livre de Little et du reportage télévisé de la CBC – et qu’ils voulaient s’assurer que tout ce qui serait écrit à partir de maintenant serait véridique. […]

Elle dit que Tom entretenait probablement une bonne amitié avec Winnie Trainor, qu’il était habitué de vivre avec des filles à la maison puisqu’il avait des sœurs et qu’il aurait été naturel pour lui de les apprécier, elle et sa famille. Elle a dit que les gens autour du parc Algonquin (je crois qu’elle fait notamment référence aux gens qu’Ottelyn Addison a rencontrés) racontaient que Winnie Trainor était une personne très gentille, mais ils ont tous admis qu’elle était devenue un peu étrange après la mort de Tom. […]

Elle a dit que la fille de Ralph, Mme Ruth Wilkins de Seattle, est amie depuis des années avec la fille qui a supposément ri de Tom lorsqu’il l’a demandée en mariage, ce qui l’a poussé à quitter Seattle. Elle dit que la fille a simplement ri nerveusement « au mauvais moment », comme le font souvent les filles, ce qui a blessé Tom, semble-t-il pour toujours, et qu’il a décidé de quitter la ville. […]

Elle a dit qu’elle croyait que les gens aimaient Tom parce que c’était quelqu’un d’impartial et qu’il était agréable de discuter avec lui et de lui rendre visite, elle a dit que plusieurs personnes qui avaient rendu visite à Tom avaient dit cela.

Elle a dit qu’il quittait la pièce lorsqu’il n’aimait pas une personne. Dans le Nord, c’est ce qu’il faisait chaque fois que Martin Bletcher entrait dans la même pièce que lui. […] Elle ne savait pas s’ils s’étaient querellés, comme on le racontait dans le livre de Little, mais elle en doutait puisqu’elle avait entendu dire que Tom se levait et partait chaque fois que l’autre entrait. Elle a dit que la première fois que les Bletcher étaient venus au parc Algonquin, ils avaient hissé un drapeau américain et que Mark Robinson avait dit qu’ils avaient le droit en autant qu’ils hissent aussi un drapeau canadien. Longtemps après, le drapeau canadien n’était toujours pas hissé et Mme Henry raconte qu’un matin Tom avait ses jumelles et a appelé quelqu’un pour lui montrer qu’il y avait maintenant un petit drapeau canadien sur le poteau et il en était extrêmement content. Lorsqu’on lui a demandé directement si Tom était celui qui l’avait mis là, elle a répondu qu’elle ne le savait pas. Elle a dit que le Dr Harry Ebbs était très fâché que Little ait exhumé la dépouille du cimetière […]

Mme Henry dit que Mme Tweedale mélange les choses. Elle m’a averti de bien vérifier tout ce qu’elle m’a dit, puisque Mme Henry a remarqué ces derniers temps que sa mémoire n’est plus aussi fidèle qu’elle l’était. […]

Source: Library and Archives Canada/Bibliotheque et Archives Canada, MG30 D404 'Harold Town fond', Vol. 30 File 15, Elva Henry, Entretien avec Elva Henry, Harold Town, 15 novembre 1973

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