A. Y. Jackson, « Avant-propos » dans le livre de Blodwen Davies, Tom Thomson: The Story of A Man Who Looked For Beauty and for Truth in the Wilderness [Tom Thomson : L’histoire d’un homme qui cherchait la beauté et la vérité dans la nature sauvage], 1967.

CINQUANTE ANS ont passé depuis que Tom Thomson a perdu la vie dans le parc Algonquin en 1917. Sa perte est pratiquement passée inaperçue. Aux yeux de quelques amis, c’était un artiste au talent peu habituel mais presque inconnu du grand public, des critiques et des connaisseurs d’art.

Le livre de Blodwen Davies sur Tom Thomson, la biographie la plus complète sur l’artiste encore à ce jour, a été écrit au début des années trente et la mise en pages a été effectuée par l’auteure, avec l’aide de Frank Carmichael. Elle n’est pas parvenue à trouver d’éditeur et a vendu la majorité des cent copies grâce à ses amis. Le livre renferme une quantité considérable de renseignements sur Thomson et sur l’histoire de sa famille, sur laquelle il n’existe aucune autre source d’information. Peu de temps avant de mourir, Blodwen Davies m’a écrit pour me demander de l’aider à faire republier le livre et à le mettre à jour. […]

En plus de celui de Blodwen Davies, un petit livre a été publié en 1938 par A. H. Robson, un bref compte rendu de la vie de Thomson. Il faisait partie de la collection « The Canadian Artists Series » et est depuis longtemps épuisé.

En 1962, la Gallery of Canadian Art a publié un livre de 30 pages écrit par le Dr Robert Hubbard et intitulé « Tom Thomson », qui comprenait plusieurs illustrations. Le livre de Blodwen Davies fut le premier à être imprimé, mais sans publicité, il est demeuré presque inconnu. Un prix de cinq dollars semblait prohibitif en 1935!

Tom Thomson est si bien connu de nos jours qu’il est devenu un personnage héroïque de l’histoire de l’art canadien. Il a été décrit comme le fondateur du Groupe des Sept et l’instigateur du mouvement vers le nord du pays.

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Après la noyade de Thomson en 1917, nous nous sommes sentis incapables de retourner au parc Algonquin, alors nous sommes allés à Algoma et au lac Supérieur, puis dans l’Arctique, au Yukon, au Labrador et ailleurs au pays. Aujourd’hui, plusieurs personnes se rendent dans le nord et cette expérience ne relève plus autant de l’exploit.

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