Meurtre de Salt Spring

The British Colonist, 24 mars 1868

De nouveaux détails sur ce scandale nous sont tombés sous la main, et prouvent qu’il s’agit de l’un des crimes commis avec le plus de sang-froid dont nous ayons jamais entendu parler dans la colonie. L’homme assassiné, Robinson, est l’un des colons de couleur de cette île, et un homme pacifique et inoffensif. Il logeait seul dans une cabane plutôt isolée, qui, quand Robinson a été porté manquant, a été découverte verrouillée et sans clé. On avait vu Robinson pour la dernière fois à l’église le dimanche soir précédent. Après avoir tenté à plusieurs reprises de le trouver chez lui, un homme qui l’aide de temps en temps et qui avait pour lui des marchandises fraîchement arrivées par bateau, jeta un coup d’œil dans la maison samedi matin en retirant un peu de remplissage d’entre les rondins, car la maison n’avait pas de fenêtre. Voyant les bottes d’un homme, il les toucha avec un bâton et ne voyant aucun mouvement, il donna l’alarme. D’autres colons vinrent, mais le constable résidant n’en fut informé que le lundi, et pénétra de force en retirant un rondin près de la porte. On trouva la pauvre victime étendue sur le dos à même le plancher, avec entre les genoux une boîte sur laquelle il était assis, sa main tenant toujours le couteau avec lequel il était en train d’amener de la nourriture à sa bouche, et selon toutes les apparences, la victime gisait probablement là depuis une semaine.

On lui avait tiré dans le dos, la balle était sortie par la poitrine, et le fusil devait être si près que la bourre et tout avaient pénétré le corps, et que ses vêtements étaient brûlés par la poudre. L’assassin s’était probablement assis devant l’âtre. Un bon fusil de chasse à deux coups, des vêtements et les livres de comptes de l’homme manquaient. La plus récente opinion est que le frère ou d’autres parents de l’Indien maintenant en attente de procès pour le meurtre d’une Indienne, s’ils n’ont pas eux-mêmes tué par vengeance, ont joué un rôle important dans le crime. L’affaire est entourée de mystère, et voilà un cas où une récompense de la part du gouvernement conduirait probablement à l’arrestation des meurtriers. Un sentiment de grande insécurité règne chez les colons, qui ont souvent du bétail précieux abattu par des inconnus. Plusieurs des colons de couleur ont là leur femme et leur famille et ils osent à peine les laisser seuls pour une journée.

Source: "Meurtre de Salt Spring," British Colonist, 24 mars 1868

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