Exécution des trois meurtriers de Brady

The British Colonist
25 mai 1863

Samedi matin, les trois Indiens, Kaisuc, Swane a hya et Stalebum, condamnés à mort pour le meurtre de William Brady, un Américain, à Salt Spring Island, le samedi 5 avril dernier, ont subi la punition ultime de la loi. La sentence de la femme, Thask, a été commuée en déportation à vie par ordre de Son Excellence le gouverneur. L’échafaud a été érigé tout juste en face de la caserne de police, et longtemps avant le moment prévu, on a vu des groupes d’Indiens prendre la route jusqu’à cet endroit afin d’être témoins de ce spectacle douloureux et solennel.

À 6 heures et demie, entre 300 et 400 personnes, en majorité des Indiens, s’étaient rassemblés dans l’enceinte, et une compagnie de Blue Jackets, détachés du H.M.S. Topase pour maintenir l’ordre, ont été disposés à l’intérieur de la cour.

Vers 7 heures moins 20, les trois prisonniers, accompagnés par le Rév. Père Pandosy, ont été conduits à la plateforme. Ils semblaient faibles et agités, particulièrement Swane a hya ou Orlatza, qui a proféré un certain juron qui devait signifier un adieu à ses amis attristés, ce qu’ils ont aussitôt reconnu.

À ce point, les femmes, par leurs sanglots, manifestaient des signes de grand chagrin et les yeux pleins de larmes des parents se portaient vers les misérables garçons, dans l’ultime espoir de saisir un regard d’adieu avant que la scène terrestre de leur vie ne se ferme sur eux.

Les prisonniers ont accepté leur sort avec fermeté; les officiers en fonction leur ont offert du brandy, mais Orlatza a refusé de participer jusqu’à ce qu’il ait consulté le prêtre pour savoir si ce serait bien, et ayant reçu la permission du Rév., il a demandé une bénédiction et en a pris un peu.

Les trois jeunes s’étant placés sans résistance dans les positions désignées, le bourreau dont la face était partiellement couverte, a posé les gestes préliminaires consistant à ajuster les cordes et à attacher leurs membres --le Rév. Père occupant l’intervalle en adressant des mots de réconfort aux malheureuses créatures. Aussitôt que tout fut terminé, les cagoules ont été tirées sur leurs visages, le bon prêtre s’est écarté de la trappe, le verrou fatal a été dégagé et les meurtriers de Brady ont été lancés dans l’éternité.

Lorsque la trappe est descendue, les lamentations des femmes indiennes ont augmenté d’une manière douloureuse, mais les hommes n’ont affiché aucune émotion.

Les spectateurs ont respecté un maintien impeccable tout au long du processus. On dit qu’un Blanc aurait été tellement subjugué par l’aspect solennel du spectacle qu’il se serait évanoui.

Après que les corps aient été suspendus le temps habituel, les trois cordes ont été coupées et les corps placés dans des cercueils puis confiés aux amis des défunts pour enterrement.

Source: "Exécution de trois des meurtriers de Brady," British Colonist, 25 mai 1863

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