L’affaire de viol

British Colonist, 29 juillet 1869

L’enquête sur les accusations portées par Henry Robinson contre l’homme de couleur William Francis Kerr pour le présumé viol atroce commis sur les personnes d’Anna, de Catherine et de _____ Robinson, les trois filles sans défense du plaignant, qui ne sont âgées respectivement que de huit ans, six ans et demi et quatre ans, a débuté hier au tribunal de police. L’interrogatoire a toutefois révélé des détails de loin trop révoltants et choquants pour qu’ils ne soient publiés dans cet article. Il suffit de mentionner qu’après avoir entendu les témoignages du père et de la mère des enfants sévèrement maltraitées ainsi que de deux des fillettes (qui étaient manifestement effrayées et parlaient de manière quelque peu incohérente), de M. Sampson, le policier de Salt Spring, ainsi que des Drs Helmcken et Davie, le magistrat a cité à procès le prisonnier dans le cas d’Anna Robinson, l’aînée des fillettes, mais a rendu une ordonnance de non-lieu dans les deux autres cas.

Avant la citation à procès, le prisonnier avait fait la déclaration suivante :

J’étais à l’emploi de M. Robinson depuis deux mois à Salt Spring. J’ai travaillé du 30 mai à la fin juin et je suis parti à Victoria. J’y suis resté quelques jours, puis je suis revenu et j’ai repris le travail le 6 juillet. Je travaille depuis ce temps. Je fais l’entretien de la terre, etc., pour M. Robinson, qui me harcèle constamment, me reprochant de ne pas travailler suffisamment et me disant que je devrais encore travailler six mois avant d’aiguiser ma hache. Mardi, lors de mon arrestation, je suis monté à la maison et j’ai vu deux ou trois hommes armés de fusils. M. Sampson m’a alors arrêté. Je n’en connaissais pas la raison, mais j’ai pensé qu’il s’agissait d’une deuxième accusation portée par Burnside avec qui j’avais eu des ennuis devant le tribunal de police. Je n’ai jamais eu aucun lien de quelque nature que ce soit avec les enfants. Je ne savais pas, hormis leur apparence, s’il s’agissait de garçons ou de filles et je ne me suis jamais approché plus près d’elles que lorsque je leur faisais réciter des leçons en présence de leur mère. Je suis innocent.

Source: "L’affaire de viol ," British Colonist, 29 juillet 1864

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