L’exécution de « Charley »

The British Colonist
10 fév. 1862

L’Indien cowichan « Charley », condamné à mort pour le meurtre de Thomas Holmes, a été pendu en face de la caserne de police, samedi matin dernier, en présence de 300 spectateurs. Le meurtrier est monté sur l’échafaud d’un bon pas et a dit quelques mots en chinook, affirmant que « un-œil » (Tom) était le vrai meurtrier de Holmes. Un prêtre catholique a accompagné le condamné à la potence et il semble lui avoir apporté beaucoup de réconfort; mais tout juste avant que le signal fatal ne soit émis, les genoux de « Charley » lui ont fait défaut et, au moment où la trappe s’est ouverte, il semblait se trouver dans un état de trépidation considérable. La trappe a été ouverte à sept heures moins quart. La chute était d’environ cinq pieds et demi. La mort semble avoir été presque instantanée car on n’a pu observer que quelques mouvements spasmodiques et lorsqu’on a coupé la corde, à huit heures moins quart, on a constaté que le cou était cassé. Pendant que le corps était pendu, les spectateurs ont exprimé du dégoût à l’égard du bourreau qui a posé son pied contre le nœud coulant afin de le resserrer et qui a également agrippé la corde avec ses mains et a secoué le corps violemment, en va-et-vient. Son intention était sans doute bonne, mais les moyens utilisés étaient révoltants. Le corps a été confié aux missionnaires catholiques pour enterrement. Le père de Charley, lui-même prisonnier, n’a pas assisté à la pendaison et il n’a pas exprimé le souhait de voir son fils avant ou après l’exécution.

Source: "L’exécution de « Charley »," British Colonist, 10 février 1862

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