La description de la mort de Giles Curtis par Sylvia Stark

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C’est entre 1867 et 1868 que M. Estes est venu à Salt Spring Island pour s’occuper de la ferme Stark sur la montagne. Il était nécessaire, non seulement de vivre sur une terre réservée, mais il fallait, en plus, accomplir un certain travail sur les lieux pour s’assurer de la conserver. Il a amené un de ses amis, nommé Jiles [Giles] Curtis. Mme Estes est demeurée à Saanich en raison d’une santé défaillante. Ils s’accompagnaient l’un l’autre, et travaillaient de cette manière par mesure de sécurité. Mais, l’ombre de la menace indienne semblait destinée à frapper cette maison de montagne et la baigner dans une tragédie.

C’était un dimanche. M. Curtis ne se sentait pas bien et n’avait pas accompagné M. Estes à l’église. Avec une grande réticence, M. Estes l’a laissé seul et est allé à l’église. Dans la mesure du possible, il ne manquait aucune assemblée. Alors qu’il était assis à l’église, il a ressenti un malaise le déranger au point qu’il a quitté l’église avant la fin de la cérémonie.

Lorsqu’il est arrivé à la clôture qui entourait la maison, il a constaté que les barreaux étaient baissés. Il savait qu’il ne les avait pas laissées baissées. De plus, on avait laissé tomber un oreiller comme si quelqu’un était parti précipitamment. Il n’avait pas besoin d’autres preuves. Se dépêchant vers la cabane, il a trouvé Curtis encore assis sur une chaise, le dos vers la porte. Lorsqu’il a appelé, personne n’a répondu. Curtis était mort. La chaise sur laquelle il était assis appartenait aux Starks. Je puis me rappeler, dans l’arrière de la chaise, la marque de la balle qui a pris la vie de Curtis. On avait volé tout ce qui avait de la valeur dans la maison.

Si M. Estes était resté à la maison avec Curtis, il aurait probablement été tué également parce que les Indiens attaquaient en bandes.

Un Autochtone du nom de Willie, soit celui qui avait pointé le fusil sur Stark, a été appréhendé. Sa femme avait déclaré qu’elle dirait tout ce qu’elle savait sur l’affaire, dans la mesure où la loi la protégerait. On l’avait laissée à s’occuper des canots et elle n’a pu parler que des biens volés qui ont été ramenés. Elle connaissait leur intention, bien qu’elle n’ait pas été témoin du massacre.

Willie avait souvent été soumis à des procès comportant la peine de mort, mais il semblait mener une vie magique. Il n’était jamais monté à la potence. Après le procès, sa femme est subitement disparue.

Au cours du début des années 1890, j’ai vu Willie pagayant dans son canot et vendant du poisson. Un ancien m’a dit que cet homme était celui qui se vantait d’avoir tué trente personnes.

Après la mort de Curtis, H. Estes est retourné à sa maison de Saanich.

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Source: Salt Spring Island Archives, Add. Mss. 91, Marie Albertina (Stark) Wallace, La description de la mort de Giles Curtis par Sylvia Stark , n.d

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