Premières théories du constable : accusations portées contre Clark Whims et Manuel Duett lors de la découverte du corps.

Extrait du cahier d’audience du juge en chef Needham : procès de Tom

2 juin 1869

Tom Indien Meurtre

Plaide Non coupable

Jonathan Martin, Salt Spring Island
Fermier — assermenté pour interpréter le chinook

On a ordonné aux témoins de quitter le tribunal à la demande de l’avocat du prisonnier

M. le procureur général pour la Couronne
M. Ring pour le prisonnier

P. G. [procureur général] expose l’affaire

Robert McMillan Officier de police
Je comprends le chinook
Assermenté en tant qu'interprète

Henry Sampson a déclaré sous serment

Je suis fermier et constable à Salt Spring Island. Je me souviens du début du mois de mars 1868. Au début mars, à la suite d’une déposition que j’avais recueillie je me suis rendu chez William Robinson et j’ai pénétré à l’intérieur de la maison. William Robinson était un homme de couleur vivant à Salt Spring Island. Il était fermier là-bas. La maison est faite de billots de bois solides, certains écorcés, d’autres pas. La maison était disposée d’E en O, du N [au?] S. Le foyer était à l’E au milieu. Pas de fenêtre dans la maison. La porte était sur la façade nord environ au centre de la maison. Il y avait un lit sur le côté ouest le long de la maison. La table était à l’extrémité est le long du côté S.

La porte était verrouillée – pas de clé dans la serrure. J’ai arraché un billot du montant de la porte. Je suis entré et j’ai vu le défunt Robinson qui gisait sur le dos sur le plancher. Je pouvais voir les vêtements [déchirés?] et le sang couler de son dos et de ses narines. Je veux dire du sang coagulé. Sa tête était inclinée vers la dalle de la cheminée. Il tenait dans sa main gauche un couteau de cuisine à gaine. Sa main droite était à côté de lui. Je n’ai pas bougé le corps. J’ai vu une marque sur la table, comme l’empreinte de la balle là où elle aurait frappé. Il y avait une assiette et une tasse et une soucoupe sur la table. Il y avait de la nourriture dans l’assiette. J’ai inspecté la maison et autour du lit et il manquait un coffre. Je connaissais le [illisible] de la maison [illisible]. J’avais l’habitude d’y aller chaque semaine ou aux deux semaines. Ce coffre avait toujours été là. Ça faisait peut-être un mois que je n’y étais pas allé mais je ne peux pas dire si à cette occasion j’ai vu ou non le coffre.

Je n’ai pas vu de fusil. J’en avais vu un là presque chaque fois que j’y étais allé. Il avait un fusil qu’il gardait accroché au-dessus de la cheminée. C’était un fusil à canon double. Il avait une hache que j’avais l’habitude de voir chez lui mais elle n’était pas là. C’était une grosse hache pesante. Je l’avais entendu dire qu’il avait fabriqué lui-même le manche de sa hache. Le manche était particulier. La hache qui est maintenant produite en preuve et qui m’est montrée est, je crois, la même, mais je ne le jurerais pas. Elle est environ de la même grosseur. Le manche est comme celui que j’ai vu chez Robinson. Il y avait habituellement une égoïne là-bas que je n’ai pas vue non plus.

Il n’avait pas de manteau sur le dos. D’habitude il portait un manteau. J’ai cherché le manteau partout dans la maison. Je ne l’ai pas trouvé. J’ai trouvé une balle une petite balle de fabrication commerciale. J’ai produit en preuve la balle que j’ai trouvée c’est celle-là. J’ai vu sur le billot une marque qui aurait pu être faite par une balle. La marque était directement devant l’endroit où l’homme gisait. L’homme était assis sur une chaise brisée placée sur une boîte face au mur sud de la maison.

De plus J’ai examiné le corps et j’ai trouvé deux trous, un derrière et un [devant?] comme si un projectile l’avait transpercé. Celui devant était environ deux pouces plus haut que celui dans le dos. Celui dans le dos était près de la colonne vertébrale, juste en-dessous des omoplates. La marque où il me semble que la balle avait sur le billot était pas exactement en ligne droite avec les deux trous dans le corps de l’homme mais elle était un petit peu plus haut. Cela semblait être une marque de balle et était exactement là où une balle ayant traversé le corps de l’homme aurait été. Le projectile s’était logé à 4 ou 5 pieds du coin sud-est de la maison. Ce serait en ligne droite à partir du foyer, à travers l’homme et jusqu’à la marque sur le mur où la balle semble s’être logée.

Le défunt portait un gilet et une chemise lorsque je l’ai découvert. Pas de sang sur le devant de la chemise. Il y avait un trou dans la chemise un petit semblable à celui que produirait une balle qui passerait au travers. (Le gilet et la chemise ont été enterrés avec le corps après l’enquête du coroner.) !!

J’ai retourné l’homme et examiné son dos et j’ai vu la marque du trou de balle et ensuite je l’ai retourné et j’ai regardé sa poitrine et j’ai vu une autre marque comme si la balle était sortie par là. Il avait une jambe de chaque côté de la boîte sur laquelle la chaise était posée. Il semblait être tombé en arrière vers le foyer. Rien dans sa main droite et un couteau dans la gauche.

c.-i. [contre-interrogé] par M. Ring

M. Morley était là. Un garçon de couleur est venu avec moi à la maison il s’appelait Clark Whims. Je suis resté à la maison toute la journée jusqu’en soirée. Plusieurs des colons y étaient. On avait envoyé chercher le coroner mais il n’est pas venu tout de suite. L’instruction devant M. Morley qui est à la fois juge et coroner a duré 3 ou 4 heures. La première chose que j’ai remarqué qui manquait était le coffre. C’était un petit coffre, environ 2 pi sur 6 de long une boîte avec un couvercle, faite de bois [léger?]. Il y avait un trou qui traversait le corps. Le trou dans le dos était le plus gros. Le trou dans la poitrine était [plus?] refermé.

hache Je crois que c’est la même hache. J’ai travaillé avec elle à plusieurs reprises et je la reconnais au toucher. Je la reconnais aussi à son manche. Le manche est en chêne. Il a été fait à la main et non par une machine. Je ne suis pas allé à la maison depuis que le prisonnier a été mis en accusation. Deux [illisible] personnes ont comparu devant M. Morley. J’[habitais?] à environ cinq milles du défunt.

Manuel Duwet [Duett] et Clarke Whims ont été accusées. Je n’ai jamais entendu dire qu’une récompense était offerte. M. Morley m’a donné l’ordre [d’y aller et d’enquêter?] et je l'ai fait et je lui ai fait un rapport. Whims n’a pas été accusé du meurtre il a seulement été interrogé pour voir s’il savait quoi que ce soit à ce sujet. J’ai arrêté le prisonnier. Je ne peux pas [vous dire?] où la hache a été retrouvée. J’ai trouvé le prisonnier chez lui. Il était malade. Il marchait avec l’aide d’un bâton. J’ai inspecté autour de la maison du prisonnier. Je n’ai pas fouillé la maison où il était mais j’en ai fouillé une autre sur le ranch indien. C’était William Whims qui m’avait donné l’information. C’est son frère Clarke qui a été accusé. Tout le monde a été suspecté. Harrison un homme de couleur a été interrogé, tous ont été interrogés, les dames et tous les autres.

2e interr. : La [maison?] dans laquelle je l’ai arrêté était une petite cabane sur [illisible] de la Chemainus. J’ai fouillé la maison du prisonnier et trouvé une paire de [illisible] et un [deux mots illisibles]. J’ai vu le défunt utiliser la hache. Je sais qu’il était gaucher.

[...]

Source: BCA, Vancouver Island, Supreme Court of Civil Justice, GR-2030 Bench Books for Criminal Cases Heard by Judge Joseph Needham 1867-1869, Mfml B-9802, Judge Joseph Needham, Premières théories du constable : accusations portées contre Clark Whims et Manuel Duett lors de la découverte du corps, 2 juin 1869, 85, 107-113

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