Lettre de Grace Wood Redpath à Amy Redpath, 20 juin 1901

Maison du manoir

Chislehurst

20 juin 1901.

Ma très chère Amy.

Les jours las passent et repassent et le suspense est presque insupportable, de ne pas savoir comment vous vous portez tous – pour toi ma douce Amy mon cœur tremble, vous avez dû supporter une forte pression depuis si longtemps, je suis si impatiente d’avoir de vos nouvelles, de vos nouvelles à tous, à vrai dire, car cet horrible choc devrait vous marquer et vous marquera certainement, et j’espère apprendre, que vous traverserez bientôt l’Atlantique pour me rendre une longue visite. Je ne vois aucune autre chose à faire en de pareilles circonstances douloureuses et nous partagerons si intimement votre fardeau, votre profonde tristesse est la mienne, et je dois tenter de vous exprimer, si cela est possible, une fraction de mon désir, immense et bienveillant, de m’allier à vous dans votre accablante douleur, ma chère Amy. La sympathie humaine semble si faible et si inadéquate dans des moments comme celui-ci. Tout ce que je puis faire est de prier pour que vous trouviez la force et le réconfort dans Sa grande et infaillible force – que Dieu vous bénisse. Il offre son aide dans les moments difficiles et je Lui demande souvent de veiller sur vous, mes chéris – tous ceux dotés d’un cœur expliqueront cette triste tragédie par un malaise qui a attaqué le cerveau – personne n’incriminera en aucune façon votre Cliff chéri. Je prie pour que vous puissiez véritablement ressentir la présence de l’Être Suprême dans ces moments d’écrasante douleur. Je me réconforte moi-même avec ces mots : « tu ne peux le savoir à présent, mais par la suite tu comprendras ». Je contemplais à quel point il serait approprié d’utiliser ce verset sur les tombes de vos chers disparus qui ne reviennent pas, mais qui ne sont pas perdus –. Dans l’espoir et la foi, nous attendons avec impatience de les rencontrer à nouveau. Agnes et moi revenons d’une petite promenade dans le jardin et continuellement nous parlons de vous et pensons à vous, elle se joint à moi pour vous transmettre nos éternelles sympathies.

Votre tante qui vous aime

Grace Redpath

Mes vœux les plus affectueux à Peter – Mes pensées étaient avec vous jeudi

Source: Grace Wood Redpath, Lettre de Grace Wood Redpath à Amy Redpath, 20 juin 1901, 20 juin 1901

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