La réaction du Canada devant la révolution communiste en Chine

Nanking, 29 décembre 1949

De : Le chargé d’affaires, Ambassade du Canada, Nanking, Chine

À : Secrétaire d’État aux Affaires extérieures, Ottawa

No 196

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2. Vu de l’intérieur de la Chine, il est difficile de comprendre pourquoi les puissances occidentales qui entretiennent des liens d’amitié avec le peuple chinois hésitent à regarder en face ce qui est arrivé dans ce pays. Depuis l’occupation communiste, il y a de nombreux indices qui montrent que la Chine possède maintenant une administration honnête. La corruption dans les affaires publiques, le plus grand mal de la Chine, est en voie d’être éliminée. Les partisans actifs du nouveau régime sont nombreux et leur nombre augmente au fur et à mesure de l'amélioration des conditions générales.

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Les marchés noirs ont pratiquement disparu. Une plus grande proportion du revenu national est maintenant utilisée pour la reconstruction et la rééducation, et une plus grande attention est portée à l'éducation et à la santé. Il n’y a pratiquement aucun mendiant dans les rues. Le nouveau régime possède le pouvoir militaire nécessaire pour maintenir l’ordre, même dans les districts où les conditions sont mauvaises et où il y a de l'agitation paysanne à cause des taxes trop lourdes. Pékin contrôle plus de régions que tout autre régime depuis la dynastie Manchou.

3. Il y a des étrangers, en particulier des Américains, qui ne sont pas d’accord avec certaines de ces constatations, mais beaucoup d’analyses américaines sur la situation chinoise ont été dans l’erreur depuis plusieurs années. La plupart des Américains ont de la difficulté à analyser la problématique chinoise autrement qu’à travers la vision des relations américano-soviétiques. L’opinion américaine est déformée par une importante exagération d’incidents qui pourtant sont peu nombreux lorsqu’on pense que la Chine est au cœur d’une révolution majeure.

4. Les nombreux amis chinois des pays occidentaux, et ils sont encore beaucoup plus nombreux que les amis de la Russie, utilisent leur influence auprès du nouveau régime pour faire la promotion de relations amicales. Leurs voix ne seront plus entendues si les puissances occidentales ne reconnaissent pas le nouveau régime après un certain temps de réflexion.

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Le chargé d’affaires

Source: Library and Archives Canada, RG 25 Series B 40 Vol. 3, Chargé d’affaires, "La réaction du Canada devant la révolution communiste en Chine," 29 décembre 1949

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