Un membre du Parlement exige une enquête de la fonction publique

Débats, Chambre des Communes*
19 mars 1946

M. Solon Low (Peace River) :

[…]

Je vais traiter quelques instants de la question qui, en ce moment, intéresse au plus haut point la population. Il s’agit de l’espionnage.

[…]

Je crois qu’on a déjà assez parlé de la mise au secret des prévenus [Gouzenko] dans cette affaire. Bien que cette question soit très importante, puisqu’elle se rapporte aux droits de l’homme et à la liberté personnelle, il y a cependant d’autres aspects de l’affaire qui devraient être étudiés avec soin, mais dont personne n’a encore parlé. J’aimerais savoir comment les personnes qui ont été traduites devant les tribunaux ont obtenu les postes importants qu’elles détenaient. J’aimerais aussi savoir qui les a nommées et, détail très important, qui les a recommandées. Je voudrais savoir également si leurs antécédents et leur passé ont fait l’objet d’une enquête avant qu’on leur confirme d’aussi graves responsabilités. Quelque fonctionnaire de l’État – plusieurs peut-être – est sûrement responsable de la nomination de ces gens et de leur maintien en fonctions durant tout ce temps.

[…]

Il est sûrement évident que le service administratif fédéral, sinon le parti ministériel, est peuplé de sympathisants à la cause communiste, voire de membres du parti communiste. Le gouvernement libéral est aujourd’hui accusé de négligence grossière, laquelle a favorisé chez nous l’établissement de vastes systèmes d’espionnage.

[…]

Pourquoi n’a-t-on pas enquêté soigneusement afin de déterminer le loyalisme de ces suspects qui sont maintenant devant les tribunaux et celui de bien d’autres personnes qu’on ne soupçonne pas encore ? […] Il semble que les communistes et d’autres personnes dont le loyalisme était fort douteux aient éprouvé peu de difficultés à obtenir des postes très importants, voire même des postes de commande dans les services administratifs. Si nous pouvions découvrir la raison de cet état de choses, nous pourrions peut-être découvrir également comment il se fait que tant de gens de même acabit aient obtenu des postes importants parmi le personnel enseignant des universités sur tous les points du Canada, où ils ont toutes les occasions de saper la confiance de nos jeunes gens dans leur pays, dans la vraie démocratie et dans le christianisme.

[…]

* [Note de la traduction : la traduction est tirée du Compte rendu officiel des débats de la Chambre des Communes ]

Source: Solon Low, "Un membre du Parlement exige une enquête sur la fonction publique ," (: , 19 mars 1946), 65-66

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