Ces Indiennes qui ont rendu leurs maris riches

Lorsque j’étais en Alaska, j’ai entendu l’histoire véridique des événements qui ont permis la découverte du Klondike et c’est grâce à une Indienne que l’or a été découvert.

Comme tout le monde le sait, c’est George W. Carmack qui a délimité la première concession au Klondike, mais ce que plusieurs ignorent, c’est que George n’était qu’un pauvre marin qui vivait parmi les Chilkoots près de Dyea, où il avait quitté son bateau. Il aimait le mode de vie des Indiens et rien ne lui faisait plus plaisir que de passer pour un des leurs…

Une squaw en or

Quand les Blancs se moquaient de George parce qu’il était marié à une squaw, il répondait calmement :

« Riez tant que vous voulez. Mary me porte chance. Vous n’aimeriez pas avoir une femme indienne? »

Mary lui apportait plus de chance que de fourrures. Un jour, il fit monter Mary et son frère Skookum Jim sur un bateau et ils descendirent les rapides jusqu’à l’emplacement actuel de Dawson. D’autres Indiens les suivaient en bateau, une vraie flottille, et arrêtèrent se reposer à l’embouchure de la rivière Klondike.

George prospecta le long des petites rivières, sa femme et son beau-frère à ses côtés. Quand ils arrivèrent au ruisseau Bonanza, ils bifurquèrent dans cette direction pour enfin atteindre le ruisseau Rabbit.

C’est là que Skookum Jim, qui avait cherché de l’or tout au long du trajet, plongea sa batée dans l’eau, au pied d’un bouleau. Il lava la « saleté » et trouva dans le fond de la batée de l’or pour une valeur d’environ 10¢. Cela frappa l’imagination de George Carmack. Il arpenta la petite vallée, cherchant fébrilement de l’or et en trouva finalement des quantités payantes, entre deux et trois dollars la batée.

Tout heureux de sa chance inouïe, il délimita une double concession pour lui-même, une autre pour sa femme et une autre encore pour son beau-frère. Quelques semaines plus tard, il était un homme riche.

« Tout ça, c’est grâce à Mary » avait-il l’habitude de dire quand il racontait l’histoire de sa découverte. « Si je ne l’avais pas mariée, je n’aurais jamais été aussi chanceux. »

Et, bien sûr, il avait raison, car la superstition n’avait rien à voir avec cette histoire. S’il n’avait pas épousé Mary, il n’aurait pas remonté la rivière avec Skookum Jim, qui a découvert les premières pépites d’or et qui l’a mis sur la piste de sa grande découverte de la richesse du Klondike.

Outre Carmack, bien d’autres riches mineurs alaskiens étaient mariés à des squaws, mais il est le seul que je connaisse à l’avoir avoué dans la bonne société.

Source: Bailey Millard, "Ces Indiennes qui ont rendu leurs maris riches," New York Times, 8 mai 1910

Retour à la page principale