Extrait de Two Women in the Klondike: The Story of a Journey to the Gold-Fields of Alaska*

[ Miss Gracie Robinson, Dawson ]

Mlle Gracie Robinson, Dawson , E.A. Hegg, 1898, Univ of Washington, Hegg 3063

[En train de camper au Klondike le 8 août 1898] Nous ne ressentions aucune peur même si nous étions entourées de toutes parts par des hommes inconnus. On n’a qu’a connaître les honnêtes mineurs pour comprendre qu’ils sont toujours prêts à aider les femmes et que le destin de celui qui insulterait ces dernières serait bien triste et sa mort très rapide. Alors que le feu s’éteignait, nous regardions la lune se lever par-dessus les montagnes de l’autre côté et éclairer les vallées plus bas et nous avons ressenti l’œuvre merveilleuse et magnifique du Tout-Puissant présente partout. […] [Le lendemain,] nous avons atteint le ruisseau Bonanza, nous avons plongé notre batée et avons crié de joie alors que les cailloux et le gravier disparaissaient et que nous avons vu l’or riche s’amasser au fond.

On nous avait promis une autre batée à notre retour, alors, puisque les mineurs étaient sur le point de dynamiter, nous avons continué notre chemin jusqu’au ruisseau Skookum, dont M____ détenait une moitié indivise. Nous avons alors senti monter en nous l’excitation et la joie lorsque nous avons récolté respectivement sept et dix dollars dans nos batées, et nous avons amassé quelques pépites de plus. Et puis nous avons eu le pire voyage de tous, jusqu’à l’hôtel Grand Forks, que nous avons atteint en mi-journée, où nous avions hâte de nous effondrer dans le premier siège qui s’offrirait à nous. Un peu d’argent au cuisinier nous a obtenu un bain chaud qui a fait le plus grand bien à mes pauvres pieds couverts d’ampoules. Là, nous avons rencontré un grand nombre de mineurs, de propriétaires de différentes mines. Un agent de la Alaska Commercial Company, qui sollicitait des commandes, a fait préparer un excellent déjeuner par un Japonais qui nous a confié être dans ce pays depuis neuf ans et qu’il « sortait » maintenant et que presque tous les clients lui avaient donné une pépite.

*Deux femmes au Klondike : Le récit d’un voyage dans les champs aurifères de l’Alaska (traduction libre du titre de cet ouvrage dont il n’existe pas de version française)

Source: M.E. Hitchcock, Deux femmes au Klondike : Le récit d’un voyage dans les champs aurifères de l’Alaska (New York: Putnam's Sons, 1899), 172-3

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