Les meurtres indiens

Victoria Daily Colonist, le 1er juin 1864

Les nouvelles concernant le dernier massacre systmatique de nos compatriotes par les sauvages sanguinaires a suscit un grand moi dans notre ville, et tous sont unanimes croire qu’il faille prendre des mesures rapides et nergiques pour obtenir une vengeance rapide sur ces lches assassins. Les rapports sont quelque peu douteux quant l’identit des victimes et leur nombre, mais les faits sont bien rels et le pays rclame haut et fort un chtiment rapide et svre. Le temps n’est pas aux circonlocutions ou la lourdeur administrative. La plupart des personnes les plus comptentes en affaires indiennes parmi nous croient que nous sommes au bord d’une guerre avec les Indiens et, qu’ moins de mettre en uvre des efforts trs vigoureux et efficaces pour punir ces bandits, ce sont des centaines et non des dizaines de vies qui risquent d’tre sacrifies.

Malheureusement, notre gouvernement est jusqu’ un certain point impuissant dans cette affaire, car cet vnement horrible a eu lieu dans un autre pays et il doit donc, pour le moment, joindre ses mains et attendre les dcisions des dirigeants de la colonie voisine. Mais tout le monde se demande si nous allons rester sans rien faire pendant que des dizaines de Victoriens se font assassiner et ne dployer aucun effort pour les venger ou empcher d’ventuelles atrocits. Le sang de nos dfunts compatriotes rclame haut et fort une vengeance clatante et crasante. C’est de la pure folie d’attendre l’action tardive des autorits. Que les citoyens prennent cette affaire en mains une fois pour toutes. Maintenant ! Il y a des centaines d’hommes hardis et vaillants qui s’engageraient immdiatement comme volontaires pour aller affronter ces meurtriers sauvages; des centaines de fusils la disposition du gouvernement; et des centaines de citoyens qui se feraient un plaisir de contribuer gnreusement en affrtant un bateau vapeur pour transporter les volontaires sur les lieux o les atrocits se sont produites trois reprises. Laissons-les prendre les choses en main et combattre jusqu’ ce qu’ ce que tous les vauriens de cette tribu meurtrire soient pendus aux arbres de leur propre fort. Ce serait une forme d’avertissement salutaire l’intention de toute la cte pour des annes venir.