Correspondance de la traite des fourrures

Pourquoi ce document existe-t-il?

Lorsque la Compagnie du Nord-Ouest a établi Fort Alexandria en 1821, il s’est établi une correspondance avec les partenaires de Montréal. Elle faisait état des activités qui avaient lieu au poste et mentionnait qu’à l’ouest du territoire des Chilcotins il y avait un riche approvisionnement de fourrures. La correspondance qui a survécu est toutefois rare, et ce jusqu’en 1824, année où il y a eu fusion entre la Compagnie du Nord-Ouest et la Compagnie de la Baie d’Hudson.

La Compagnie de la Baie d’Hudson a été constituée en société commerciale en 1670, ce qui fait d’elle une des premières corporations au monde, et elle avait mis au point un système de communication avec les postes de traite de fourrures éloignés. Contrairement à la Compagnie du Nord-Ouest, sa structure de commande était centralisée et possédait un système de conservation de dossiers efficace. Davantage de documents d’archives de cette époque ont survécu.

La Compagnie de la Baie d’Hudson exigeait que chaque « Chief Trader » (agent principal) ou « Factor » tienne un journal quotidien sur les différents évènements qui se déroulaient au poste. Un exemplaire de ce journal était envoyé à Londres chaque année en même temps que les fourrures. La correspondance circulait régulièrement entre les postes et le gouverneur nord-américain à Winnipeg pour tenir la compagnie à jour, non seulement sur les affaires qui concernent le commerce, mais aussi sur leurs vies personnelles.

Pourquoi utiliser cette source?

Les journaux de bord sur la traite des fourrures et la correspondance constituent des documents détaillés sur ce qui intéressait les agents principaux, notamment les fourrures échangées, le travail accompli, la discipline infligée et la météo. Ces journaux sont aussi les premières archives écrites qui existent sur un grand nombre de peuples autochtones. Comme les négociants en fourrures dépendaient des peuples autochtones pour s’approvisionner en fourrures, ils cultivaient de bonnes relations avec ceux-ci. Les négociants se mariaient souvent avec les filles de chefs éminents pour avoir de la compagnie féminine et cimenter de bonnes relations. Parfois ils apprenaient les langues locales, sinon leurs interprètes locaux pouvaient leur fournir de l’information. Les récits des négociants sont influencés par leur intérêt à obtenir le maximum de fourrures, leur eurocentrisme et leur masculinité, mais à travers tous ces filtres culturels, il y a beaucoup à apprendre sur les autochtones lors de leurs premiers contacts avec les Européens et sur les relations entre les deux peuples.

Comment trouver et utiliser cette source?

Les documents de la Compagnie de la Baie d’Hudson sont conservés aux archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson qui font maintenant partie des archives provinciales du Manitoba à Winnipeg. Un grand nombre de ces documents ont été microfilmés et on peut se les procurer par prêt entre bibliothèques à toute bibliothèque locale. Vous pouvez y trouver les journaux de Fort Alexandria et du poste de Fort Chilcotin.

Le repère pour ces archives se trouve à l’adresse suivante :
http://www.gov.mb.ca/chc/archives/hbca/resource/post_rec/

Vous pouvez trouver les lettres relatives à Fort Chilcotin sur ce site Web aux archives provinciales de la Colombie-Britannique dans le dossier MM/C43, Miscellaneous Records Relating to Fort Chilcotin. (Archives diverses sur Fort Chilcotin)

D’excellentes études ont été réalisées sur les journaux et la correspondance qui concernent la traite des fourrures. Voir : Elizabeth Vibert, Traders' Tales : Narratives of Cultural Encounters in the Columbia Plateau, 1807-1846 (Norman: University of Oklahoma Press, 1997) et Mary Black-Rogers, « Varieties of 'Starving': Semantics and Survival in the Subarctic Fur Trade, 1750-1850 », Ethnohistory, 33(4) (Automne 1986) : 353-383.