Cartes

Pourquoi ce document existe-t-il?

Les cartes sont toujours préparées par quelqu’un et pour une raison, et si on peut arriver à comprendre le « qui? » et le « pourquoi? », on en comprend beaucoup plus sur la carte et son contenu. Les cartes sont manifestement une représentation d’un endroit. Elles ne sont pas l’endroit même, et tout aussi évidemment, elles tentent de représenter un grand territoire dans un espace restreint. Il est évident qu’un cartographe doit choisir ce qui doit être inclus dans sa carte et ce qui doit être exclus. Par exemple, une grande partie des cartes dessinées par les premiers explorateurs maritimes de la Colombie-Britannique montraient soigneusement les rochers en haute mer et les profondeurs des ports, mais omettaient les villages autochtones. Le contenu de la carte montre ce qui est important pour le cartographe. Les cartes montrent aussi les limites de la technologie ainsi que les connaissances de l’époque.

Les cartes qui sont à notre disposition ont été faites par différentes personnes avec différentes priorités. En tant que créateurs de site Web, nous avons aussi fait quelques-unes des cartes afin de vous donner un aperçu moderne du territoire. Nos cartes montrent seulement ce que nous croyons être intéressant pour les utilisateurs de ce site. Elles sont aussi limitées aux caractéristiques sur lesquelles nous possédions de l’information.

Nous avons des cartes faites par Alfred Waddington et le lieutenant Palmer, illustrant toutes deux les chemins de Bute Inlet et les sentiers de Bentinck Arm vers Cariboo. Waddington était un constructeur de routes, un spéculateur et un entrepreneur qui avait besoin d’investisseurs. Il faisait des cartes dans le but d’obtenir des investissements et un monopole de l’État sur la route afin de pouvoir charger des droits de péage. À l’opposé, le lieutenant Palmer était un arpenteur militaire envoyé par le gouvernement afin d’évaluer le sentier de Bentinck Arm en tant que compétiteur de la route du fleuve Fraser. Quelles cartes seraient les plus fiables?

À la fin de la guerre de Chilcotin, le chef Alexis a aidé la milice coloniale sous le commandement de Cox à préparer une carte de la région qui montrait les emplacements des événements majeurs de la guerre et l’endroit où il était possible de trouver les Chilcotins qui couraient toujours. Celles-ci reflètent la perception qu’avait Alexis du territoire et ce qui était important pour lui. Cette carte devait être une référence pour le gouvernement colonial et a finalement été jointe à une des dépêches du gouverneur vers l’Angleterre.

Les cartes ultérieures sont destinées à indiquer l’endroit où les colons trouveront des bonnes terres sur le plateau Chilcotin et ne montrent pas les événements de la guerre et les villages autochtones.

Pourquoi utiliser cette source?

Il existe une quantité stupéfiante de renseignements sur les cartes qu’il est impossible de trouver ailleurs. Il n’est possible de découvrir l’emplacement respectif d’événements historiques qu’en les représentant sur une carte. Nous avons peut-être une description de l’endroit où McLean a été tué, mais nous ne pouvons seulement voir le lien avec les autres événements que sur une carte. Des détails, dont l’emplacement de la pêcherie de Klatsassin, ne nous sont parvenus que par la connaissance d’Alexis consignée sur la carte envoyée à Londres. Les cartes sont aussi un moyen de représenter le terrain. Par exemple, les difficultés de la construction du chemin de Bute Inlet sont évidentes sur la carte de la vallée de la rivière Homathko dessinée par Waddington.

Les cartes nous disent aussi ce qui était inconnu de leurs créateurs. Dans les années 1860, les cartes étaient habituellement des corridors sans aucun détail de ce qui se trouvait de chaque côté. Elles étaient vagues au sujet de la direction des sentiers et des rivières et de la hauteur des montagnes. Parfois leur échelle et leur orientation sont plutôt erronées, en comparaison avec les cartes modernes tracées à l’aide d’images satellites et d’outils électroniques d’arpentage.

Comment trouver et utiliser cette source?

Les cartes sont notoirement difficiles à trouver et à utiliser à cause de leur taille et de leur fragilité. À cause de leur taille et du besoin de les reproduire en couleur, peu sont reproduites dans les livres. De nos jours, on trouve habituellement les cartes dans des archives et dans des bureaux comme ceux de l’arpentage général et aux bureaux d’enregistrement des titres, ainsi qu’aux bureaux des ministères gouvernementaux pertinents, comme ceux relatifs aux mines, aux forêts, aux pêches, etc…

Les cartes sur ce site proviennent du British Public Record Office à Kew en Angleterre, des archives de la Colombie-Britannique et des coffres du bureau de l’arpentage général de la Colombie-Britannique (B.C. Surveyor General Office), à Victoria en Colombie-Britannique. Il existe aussi des cartes au sujet des routes aux Archives nationales à Ottawa.

D’excellents débats sur l’utilité des cartes et sur leur partialité :

HARTLEY, J.B., Maps, Knowledge, Power dans The Iconography of Landscape, eds. Denis Cosgrove and Stephen Daniels, Cambridge University Press, Cambridge, 1988.

BELYEA, Barbara, « Mapping the Marias: The Interface of Native and Scientific Cartographies », Great Plains Quarterly, vol. 17, no 3-4, (1997), p.165-184.

BELEYA, Barbara, « Amerindian Maps: The Explorer as Translator », Journal of Historical Geography, vol.18, no 3, (juillet 1992), p. 267-77. (en anglais)

Pour quitter ce site et en apprendre plus sur cette source au Public Record Office, de la Grande-Bretagne, visiter le : http://www.pro.gov.uk/

Pour en savoir plus sur cette source aux Archives nationales du Canada visitez le : http://www.archives.ca/

Pour en savoir plus sur cette source aux British Columbia Archives visiter le : http://www.bcarchives.gov.bc.ca (en anglais).

Il est à noter que plusieurs vieilles cartes ne sont pas incluses dans le catalogue en ligne, dont celles dans ce site. Il faut chercher ces cartes directement aux archives à l’aide de cartes index.