Personne ne connaît son nom: Klatsassin et la guerre de Chilcotin
   
 

L’expédition contre les Indiens

The British Columbian, 7 septembre 1864

Dans une autre chronique, vous trouverez un compte-rendu des déplacements du détachement sous les ordres de l’hon. C. Brew en particulier; d’après ce compte-rendu, il semblerait que les volontaires de New Westminster ont passé un bien mauvais moment – ils ont, en fait, réalisé tout le dur labeur et ont souffert toutes les privations. Tous les hommes sous les ordres de M. Brew parlent de la conduite de ce dernier en termes des plus élogieux, nous assure-t-on. Charitable et prévenant pour ses hommes, infatigable dans son désir de réaliser la tâche la plus difficile qu’on lui a confiée, il est toujours le premier à faire face au danger et à travailler dur; nous avons également été informés que son corps a tellement cédé aux nombreuses privations et aux angoisses, que dans sa forme terne et défaite, on reconnaîtrait difficilement le gentilhomme soigné et corpulent d’il y a trois mois. Le plus beau compliment que l’on puisse faire aux hommes sous ses ordres immédiats est qu’ils sont en tous points dignes de leur chef. Et on nous assure que si les efforts de M. Brew avaient été secondés convenablement par M. Cox, la colonie n’aurait pas eu à payer une somme aussi astronomique pour l’expédition.

Nous ne croyons pas qu’il est de notre devoir de dire tout ce que nous pensons et tout ce que nous éprouvons sur ce sujet actuellement, mais vous pouvez avoir confiance, lorsque tout sera terminé, une enquête qui rendra justice à toutes les parties en cause sera ouverte. Pendant ce temps, le compte-rendu de notre informateur sur les moyens utilisés par M. Cox pour obtenir la garde de huit prisonniers indiens – un compte-rendu de leur capitulation que, selon M. Cox, nous aurions publié il y a quelques jours – ne paraît pas très bien. Comment se fait-il que ces prisonniers aient été envoyés à Alexandria alors que le gouverneur avait tout mis en oeuvre pour que leur procès et leur exécution aient lieu sur place et qu’il avait investi M. Brew de l’autorité suprême dans ce but bien précis ? Qu’est-il advenu du boeuf de trait bien gras que le gouverneur avait acheté à Alexandria et envoyé pour le détachement de M. Brew ? Comment se fait-il que M. Cox et son détachement aient été confortablement hébergés et qu’ils mangeaient et buvaient à satiété pendant que M. Brew et ses hommes fouillaient le pays, ne se nourrissant que de baies et de racines pendant des jours, et qu’aucun effort n’ait été fait pour leur fournir de la nourriture ? Voilà des questions auxquelles on devrait répondre et auxquelles le public exigera une réponse, s’il faut en croire la moitié de ce que nous entendons.

Source: "L’expédition contre les Indiens," The British Columbian, 7 septembre 1864.

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