Personne ne connaît son nom: Klatsassin et la guerre de Chilcotin
   
 

Le retour de l’expédition chilcotine

The British Columbian, 8 octobre 1864

L’hon. Chartres Brew et son groupe sont arrivés jeudi, après s’être embarqués à Bella Coola à bord de la canonnière H.M. Grappler. Il y a eu un attroupement général au quai au moment où la canonnière est entrée dans le port et, alors qu’elle accostait, on a entendu le cap. Cooper demander « trois hourras pour M. Brew et son groupe », ce qui fut exécuté avec une bonne volonté bien sentie par la foule présente au quai. S’ensuivirent les habituelles félicitations et ces hommes valeureux ont été chaleureusement accueillis à New Westminster, tels qu’ils le méritaient. Ils avaient tous l’air vigoureux et en santé, et même M. Brew paraissait moins maigre et moins fatigué que ce qu’on nous avait laissé croire. Ils avaient avec eux un Indien Bella Bella qui est accusé d’avoir été impliqué dans le meurtre de Holmes en 1862. Il est présentement en prison et sera sans doute jugé aux prochaines assises.

Les déplacements de M. Brew, à la suite de son départ du lac Benshee, se sont faits sans incident. Anaheim, le chef de la branche ouest de la tribu des Chilcotins, s’est rendu sans condition à Nacoontloon et a aussi rendu les chevaux ainsi que tous les biens volés aux Blancs. Comme Anaheim et ses hommes n’étaient impliqués dans aucun des massacres, M. Brew les a graciés. Le chef semblait en bons termes avec le gouvernement et il a promis d’arrêter le reste des fugitifs et de les remettre entre les mains de la justice au printemps.

L’expédition peut maintenant être considérée comme terminée. Et, bien que plusieurs regretteront que les résultats concrets d’une telle opération, ayant coûté bien au-delà de 100,000 $, soient si minces, il faut être reconnaissant que le tout se soit déroulé sans perte de vie. M. Brew et son groupe ont non seulement surmonté de nombreuses épreuves, mais ils ont aussi souvent fait face au danger. À plusieurs reprises, M. Brew s’est séparé du reste du groupe pour pénétrer, accompagné de quelques hommes seulement, à l’intérieur d’un pays sauvage jamais exploré par l’homme blanc et a été, pendant plusieurs jours, confronté aux attaques clandestines d’un ennemi sauvage. Encore plus important que lorsqu’il a fait face au danger et à la privation, il a dû survivre pendant des jours en ne mangeant que des racines et des baies. C’est donc avec une émotion hors du commun que nous accueillons le brave commandant de l’expédition et les valeureux volontaires qui ont servi sous ses ordres si fidèlement et si efficacement.

Source: "Le retour de l’expédition chilcotine," The British Columbian, 8 octobre 1864.

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