Personne ne connaît son nom: Klatsassin et la guerre de Chilcotin
   
 

Seymour à Cardwell, no 56

4 octobre 1864

J’ai eu l’honneur de recevoir votre dépêche no 30 en date du 1er août concernant l’insurrection des Indiens chilcotins dans la colonie. Il m’a été très agréable de constater que vous approuviez ma détermination à traiter cette affaire, autant que possible, comme une série d’offenses contre la loi.

2. Je suis peu enclin à formuler des remarques au sujet d’une dépêche dont la teneur est si indulgente à mon égard, mais permettez-moi de noter, en référence à votre deuxième paragraphe, que ce n’était pas tant le haut taux de rémunération des volontaires des expéditions que je déplorais, mais plutôt les énormes frais divers. Je cite en exemple le premier cas qui fut porté à mon attention : une somme de deux cents livres (200 £) pour le transport de cinquante fusils et de munitions à Alexandria. Pendant trois mois, une force de plus de cent hommes a survécu avec des vivres qui provenaient principalement des régions aurifères, leurs bases d’approvisionnement étant Alexandria ou Quesnel Mouth, à plus de cinq cents milles de la mer. Que ces provisions aient été difficiles à obtenir, même à ces prix exorbitants, peut difficilement être considéré comme une marque de prospérité de la colonie.

3. Vous ne faites référence à l’insurrection indienne que comme une question d’importance coloniale. Cependant, je voudrais respectueusement signaler que si une guerre éclatait entre la population indienne et les Blancs, alors que les premiers sont environ 60 000 et les derniers plus ou moins 7 000, il serait possible que je doive suivre les traces du gouverneur du Colorado, dont je vous ai fait parvenir copie de la proclamation dans ma dépêche no 49 en date du 24 septembre, et inviter chaque Blanc à tuer chaque Indien qu’il pourrait rencontrer. Une telle proclamation ne serait pas mal reçue ici, dans une situation d’urgence.

4. Le dernier paragraphe de votre dépêche me demande de maintenir une coopération cordiale avec l’Amiral de cette station. Je peux vous assurer que, en ce qui me concerne, vos souhaits seront entièrement satisfaits. En fait, ils ont été anticipés. Je n’ai pas de copie de la lettre semi-officielle que j’ai envoyée de toute urgence à votre département et dans laquelle j’affirmais avoir « donner ordre d’expédier » une canonnière quelque part. Mais je crois comprendre que ma dépêche no 8 datée du 20 mai était entre les mains des Lords de l’amirauté en même temps que la note à laquelle vous faites référence et dans laquelle les Lords pourraient avoir lu que « l’officier supérieur de la marine, après une certaine hésitation, a accédé à ma demande d’aide en me fournissant la canonnière Forward tout en demandant qu’elle soit retenue dans la colonie le moins longtemps possible. » Il se peut qu’à ce moment j’aie affirmé – de façon inappropriée, sans doute – que j’avais « donner ordre de l’expédier » à Bute Inlet.

5. Ma correspondance avec Lord Gilford n’a créé aucun ressentiment entre nous, mais après que l’affaire fut terminée, et alors qu’il était en visite chez moi, j’ai appris qu’il était mécontent d’un article publié dans les journaux de Victoria et j’ai écrit une lettre, de ma propre initiative, dont je joins copie. Je n’ai aucun motif de me plaindre de Lord Gilford et je ne l’ai jamais fait. Je serai toujours heureux de collaborer avec lui de la manière la plus amicale, mais, parallèlement, je me réserve le droit de penser qu’une assistance plus hâtive aurait dû m’être accordée. Peut-être aurions-nous pu sauver la vie des hommes de McDonald et éviter le soulèvement de la branche occidentale de la tribu chilcotin sous Anaheim.

6. Les dépêches no 30 de Sir Edward Lytton, en date du 10 mars 1859, et no 31 du Duc de Newcastle, datée du 21 octobre 1859*, m’ont indubitablement laissé croire que les deux canonnières seraient normalement au service de la Colombie-Britannique dans les cas où nos compatriotes se feraient massacrer à l’intérieur du territoire.

Veuillez agréer etc.

*Doc. parl. partie II p. 81 et partie III p. 105.

M. Elliot

La dépêche no 30 du 1er août à laquelle le Gouverneur répond est en circulation. Je joins une copie. Voir 10948.

VJ 29 nov.

M. Cardwell

Je serais enclin à traiter ces questions comme étant déjà résolues et à classer la dépêche, à moins que vous ne jugiez nécessaire de prendre acte du parag. 3.

TFE 29/11

Pièces jointes :

Seymour à Gilford, 11 juin 1864, s’excusant d’une remarque antérieure qui lui a été attribuée et l’avisant que son inquiétude portait sur le fait que la colonie était sans défense, et ajoutant que cette remarque n’était pas voulue comme un affront personnel.

Également :

Projet de réponse, Cardwell à Seymour, no 53, 1er décembre 1864.

La dépêche, telle que remaniée, est acceptable et M. Cardwell l’a approuvée et signée.

TFE 1er déc.

Source: Great Britain Public Record Office, Colonial Office Records, CO 60/19, p. 298, 10955, Frederick Seymour, Lettre à Cardwell, no 56, sent 4 octobre 1864, received 29 novembre 1864.

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