Personne ne connaît son nom: Klatsassin et la guerre de Chilcotin
   
 

L’imminence d’une guerre indienne

The British Colonist, 30 août 1862

Les rapports récents de brutalité et de meurtres commis par les Indiens de la côte du nord-ouest de la Colombie-Britannique aux dépens d’innocents aventuriers de Stickeen nous poussent à croire que les tribus sauvages habitant cette partie du territoire préparent une guerre aléatoire et que, pour les prochains mois à tout le moins – si les choses continuent à progresser comme cet été – aucun voyageur circulant vers ou en provenance de Stickeen, Bentinck Arm, Bute Inlet et autres localités, ne sera à l’abri des actes de brutalité. Le respect et l’admiration que les autochtones du Nord portaient aux coûteux canoës de la Compagnie de la Baie d’Hudson seront diminués par la capture du steamer Labouchere par des Indiens Sitka. De plus, l’horrible boucherie de deux Blancs sur l’île Princess Royal, le meurtre par balles de deux autres Blancs sur le continent par des Indiens Sabbassi et les vols perpétrés contre de nombreux groupes démontrent que le caractère naturellement anarchique des Indiens – attisé par le whisky tord-boyaux que leur fournissent d’infâmes Blancs – se libère rapidement des limites imposées par la morale auxquelles les avait confinés depuis quelques années une saine peur de la loi. Cela démontre également qu’ils se préparent à causer d’énormes troubles aux Blancs.

Certaines tribus ont déclaré aux victimes de pillages qu’elles voulaient se venger de la perte de leurs amis par la vérole et par les autres maladies attrapées des Blancs. D’autres ont dit qu’ils étaient déterminés à empêcher l’établissement des Blancs sur leurs terres ou la prospection de leurs rivières et la disparition de leur gibier. D’autres encore, d’une autre catégorie, assassins et voleurs de naissance, semblent tuer et voler par pur plaisir.

Il ne fait aucun doute que la situation sur la côte de notre colonie sœur est terrible et il est grandement à craindre que plusieurs groupes de mineurs, qui seraient sur le chemin du retour de Stickeen, seront attaqués et dépouillés, s’ils ne sont pas tués par les impitoyables sauvages qui, enhardis par les succès passés, sont prêts à causer d’autres ravages. L’envoi du Devastation dans le nord fut une bonne décision de la part du gouvernement, mais c’est dommage que cela n’ait pas été fait plus rapidement. Il n’y a que le plomb ou la corde pour ramener ces tribus anarchiques à la raison. Ceci fut amplement démontré par le regretté capt Robson l’été dernier lorsqu’il a tiré plusieurs coups de sa canonnière Forward dans le campement des Hydahs au cap Mudge et les a ainsi fait capituler, réclamant la paix quelques minutes après le premier coup de canon. Cette leçon donnée aux sauvages a porté fruit quelques temps, mais ses effets sont maintenant choses du passé et une autre leçon est requise afin de leur montrer comment se comporter dans une société civilisée.

Il n’est pas dans nos intentions de recommander une guerre d’extermination ou le bombardement de villages autochtones, sauf en cas de légitime défense, mais il est clair que nous préconisons la chasse aux auteurs des récents actes de brutalité et leur châtiment sommaire aux mains des officiers de la Couronne entre les griffes desquels ils pourraient tomber. Ils méritent grandement d’être pendus et le spectacle d’une demi-douzaine de vauriens ornant l’extrémité de la vergue du Devastation sèmerait la terreur dans le cœur des survivants et leur montrerait qu’il vaut mieux de laisser travailler en paix les sujets de la Grande-Bretagne et les étrangers qui, sous la protection du gouvernement, s’efforcent de mettre à nu les trésors cachés de la côte du nord-ouest. Il est probable que la vue d’un nombre égal de vendeurs de whisky blancs pendus à côté des assassins indiens aurait un effet bénéfique sur tous ces bandits, mais si ces derniers sont trop rusés pour se faire prendre, la loi devra se contenter pour le moment de pendre les pilleurs. Qu’importe ce qui est fait, cela doit se faire rapidement.

Source: "L’imminence d’une guerre indienne," British Colonist, 30 août 1862.

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