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“La variole à Victoria”

Le British Columbian, 25 juin 1862

De nos jours, lire une gazette de Victoria sans frissonner de façon involontaire est difficile. Tout d’abord, il y eut cet éditorial sur la variole qui démontrait la négligence criminelle des autorités suite à leur refus d’adopter des mesures de précaution à la demande des citoyens. Puis, le grand nombre d'articles d’intérêt local publiés sur le sujet donne l'impression qu’il semble presque malaisé à quiconque de s’aventurer à l’extérieur sans risquer de trébucher sur les restes putrides d’un défunt: des enfants abandonnés dans les marais pour y mourir; amoncellements d’Indiens morts ou mourants qui n’ont personne pour voir à leurs besoins, assister à leur agonie ou les enterrer une fois l’étincelle immortelle envolée vers les « terrains de chasse éternelles ». Des Blancs meurent dans les camps et les hôpitaux. De toute évidence, la situation de notre île sœur, telle que dépeinte par sa presse est vraiment épouvantable. Il est certain qu’une grande part de la responsabilité revient à l’Assemblée législative. Si les membres avaient adopté d’eux-mêmes les lois appropriées ou avaient accordé à la Ville les pouvoirs nécessaires qui auraient permis aux citoyens d’agir, il ne fait aucun doute que les résultats auraient été bien différents. De promptes dispositions, prises dès le début de l’épidémie chez les Indiens, ainsi que des mesures sanitaires appropriées, mises sévèrement en application, auraient sans l'ombre d'un doute beaucoup limité les ravages de la maladie. Que Victoria soit toujours sans incorporation est scandaleux au plus haut point et la simple négligence ne suffit pas à expliquer les raisons de ce délai.

Plus près de chez nous, qu'observons-nous? La même inaction et la même vacillation méprisable entachent la conduite des autorités pour ce qui nous concerne. Avant l’arrivée du mal ici, on pouvait espérer que la situation de Victoria servirait d’avis salutaire. Ce ne fut pas le cas. La presse a tempêté, la population s’est plainte et a imploré en vain. En ce moment, cette redoutable épidémie est à son pire chez nos Indiens, mais, par manque d’actes concrets, nous en sommes toujours au même point qu’à son début. Les autorités semblent être inconscientes et la population, condamnée.

Le révérend Fouquet, bien informé sur le sujet, estime que jusqu’à 30, 000 Indiens succomberont à cette terrible maladie qui ravage notre côte.

Nous avons appris avec un mélange de plaisir et de surprise que le gouvernement a fait vacciner quelque 1200 Indiens à Lytton.

Source: "La variole à Victoria," British Columbian, 25 juin 1862.

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