Personne ne connat son nom: Klatsassin et la guerre de Chilcotin
   
 

Les excuses de la première ministre de la Colombie-Britannique, l'honorable Christy Clark, et la disculpation des chefs de la Nation Tsilhqot'in.

Madame la Présidente, collègues députés de l'Assemblée législative et, bien sûr, honorés chefs de la Nation Tsilhqot'in qui sont parmi nous sur le plancher de cette Assemblée. Nous sommes réunis aujourd'hui pour reconnaitre et expliquer les injustices commises par les gouvernements envers les Tsilhqot'in. Nous sommes réunis aujourd'hui pour parler de la façon dont ces injustices doivent être corrigées, du nouveau sentier fait de respect mutuel que nous devons emprunter et du processus de guérison que nous devons entreprendre. Au printemps 1864, les Tsilhqot'in ont pris des mesures pour défendre leur territoire. Ce fut un événement d'une grande importance dans le conflit connu sous le nom de guerre des Chilcotin et dont nous désirons parler aujourd'hui. Bien avant l'arrivée des Européens, les Tsilhqot'in vivaient et prenaient soin de leur patrie. Après l'établissement de la colonie de la Colombie-Britannique, les terres des Tsilhqot'in ont été déclarées ouvertes sans aucun préavis ni effort diplomatique. De nombreux arrivants se sont frayé un chemin vers l'intérieur du pays. Certains sont entrés en conflit avec les Tsilhqot'in et certains ont même apporté un plus grand danger, la petite vérole. Selon des récits historiques fiables, elle aurait été propagée de façon intentionnelle. Devant un risque d'extinction et en réponse à une série de menaces, les Tsilhqot'in ont convoqué un conseil de guerre. Ils ont attaqué une équipe de bâtisseurs de route près de Bute Inlet. Dans les jours qui ont suivi, les Tsilhqot'in ont expulsé tous les colons de leurs terres. Les guerriers se sont ensuite réfugiés dans leur territoire à l'abri de la milice coloniale qui avait menacé la population tsilhqot'in. Au cours de l'été, le Commissaire de l'or, William Cox, a envoyé aux chefs tsilhqot'in une offrande sacrée de tabac ainsi qu'une invitation à discuter les termes d'un plan de paix. Le chef Klatsassin et ses hommes ont accepté la trêve. Ils sont venus au camp pour négocier la paix et, dans un acte inattendu de trahison, ils ont été arrêtés, emprisonnés et jugés pour meurtre. Le 26 octobre, cinq chefs ont été pendus lle grand chef de guerre Klatsassin, chef Biyil, chef Tilaghed, chef Taqed et chef Chayses. Ils ont été enterrés dans la ville de Quesnel. L'été suivant, le chef Ahan a voulu faire un acte de réparation pour tout préjudice causé à des innocents lors des événements de la guerre de Chilcotin. Il a aussi été pendu et a été enterré à New Westminster. Aujourd'hui, nous reconnaissons que ces chefs n'étaient pas des criminels et qu'ils n'étaient pas des hors-la-loi. Ils étaient des guerriers et des leaders. Ils étaient impliqués dans un conflit territorial pour défendre leurs terres et leurs peuples. Leurs descendants continuent de vivre et de prendre soin de ces territoires et ils le font avec le même sens de responsabilités culturelles envers leurs terres que leurs ancêtres. Les Tsilhqot'in continuent de faire valoir leurs droits et leur devoir de gérance envers ces terres. Malgré les succès, la douleur de 1864 ne s'est jamais estompée. Madame la Présidente, 150 ans plus tard, je prends la parole dans cette Législature pour dire que la Colombie-Britannique est profondément désolée des arrestations, des procès et des pendaisons injustifiées des six chefs et des nombreux torts infligés par les gouvernements dans le passé. Dans la mesure des compétences de la province de Colombie-Britannique, nous confirmons sans aucune réserve que ces six chefs tsilhqot'in sont totalement disculpés de tout crime ou de tout acte répréhensible. La Nation Tsilhqot'in considère à juste titre que ces chefs sont des héros de leur peuple. Nous offrons nos excuses en ce jour historique, 150 ans plus tard, en présence de deux des six chefs qui se sont tant battus pour que leurs territoires et leur peuple soient reconnus par les lois de ce pays. Je sais que cette Législature — j'espère que cette Législature — se joindra à moi pour appuyer ce geste de réparation que nous offrons aujourd'hui.

Législature — j'espère que cette Législature — se joindra à moi pour appuyer ce geste de réparation que nous offrons aujourd'hui.

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