Chez Dédier Comeau et sa famille à Saint-Alphonse

[ Jérôme près du poêle chez Dédier ]

Jérôme près du poêle chez Dédier, Inconnu,

Après le départ de Clare de Jean Nicolas, il faut trouver un endroit où loger Jérôme. C’est chez le beau-frère de Nicolas, Dédier Comeau que l’homme-mystère aboutit en 1870. Le village de Saint-Alphonse est alors encore connu sous le nom de Chéticamp ou Petit-Chéticamp. Lorsque Jérôme arrive chez les Comeau, Dédier et Élisabeth (Zabeth) ont déjà quatre enfants. Il en naîtra neuf autres ensuite, qui grandiront avec Jérôme comme compagnon de jeu. La famille reçoit une petite subvention pour s’occuper de lui.

Cette grande famille habite dans une assez petite maison sur le bord de la route, dont il ne reste aucune trace aujourd’hui. Cette maison sert d’arrêt de poste de village. Au XIXe siècle en Nouvelle-Écosse, les arrêts de poste sont à la fois des bureaux de poste où l’on peut aller chercher son courrier et des arrêts sur les circuits de diligences (qui transportent le courrier de ville en ville). Les diligences transportent aussi des passagers et des touristes qui traversent la Baie Sainte-Marie. Avec l’arrivée du chemin de fer dans la région à la fin des années 1870, l’importance de l’arrêt de poste diminua un peu, mais comme la station de train la plus proche est à l’intérieur des terres à la hauteur de Meteghan, la maison sur le bord de la route restait un point de rencontre à Saint-Alphonse. En 1902, la grande famille déménage dans une nouvelle maison plus haut sur la colline, construite par Dédier et ses fils. Dédier meurt la même année. La rumeur veut que ce soit la construction de la maison qui donne à Dédier son coup de mort. Jérôme restera avec Zabeth dans cette maison pendant dix ans, jusqu’à son propre décès en 1912.

La vie de Jérôme chez les Comeau est une vie simple et routinière. Jérôme est bien trop handicapé par son amputation pour faire les travaux manuels réservés aux hommes – couper du bois, chasser, faire le train, labourer, pêcher – et son silence rend difficile toute communication avec lui. Il se levait le matin, regardait dehors par la fenêtre, quelques fois sortait au soleil en été, sinon il passait son temps près du poêle à se réchauffer. Il mangeait ses repas avec la famille et se couchait dans sa propre chambre.

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